Une étude présentée par la Fondation Européenne pour le Climat (ECF) détaille les bénéfices économiques et environnementaux que pourrait engendrer le développement de la mobilité électrique en Europe.

L’enquête réalisée avec la collaboration des constructeurs automobiles, des organismes professionnels, des syndicats et des ONG, explore plusieurs scénarios et table sur une part de marché de 23 % pour les véhicules électriques en 2030 et de 100 % en 2050. Dans cette hypothèse les auteurs démontrent que le recours à l’électromobilité permettrait à l’Europe de réduire d‘ici 2030 ses importations de pétrole à hauteur de 49 milliards €. « Pour 10 € dépensés à la pompe, 3,2 € s’évadent de l’économie européenne » souligne le rapport. Remplacer le pétrole par des énergies produites localement permettrait donc de réinjecter de la richesse dans notre économie mais surtout de créer plus de 200.000 emplois nets supplémentaires et d’accroître le Produit Intérieur Brut (PIB) annuel de 0,2%.

Lors de la présentation des résultats de l’étude, le vice-président de la Commission européenne Maroš Šefčovič a rappelé l’importance de développer en Europe une industrie des batteries pour véhicules électriques. Ce projet qu’il présente comme « l’Air Bus des batteries » vise à ne plus abandonner aux seules entreprises asiatiques la fabrication des cellules de batteries. La relocalisation de cette production dans l’Union permettrait de créer un véritable réservoir d’emplois sur notre continent.

Investissements

Le rapport souligne toutefois que les bénéfices économiques escomptés sont conditionnés aux investissements que les pouvoirs publics devraient consentir pour le déploiement d’un réseau électrique intelligent, d’un réseau de bornes de recharge plus dense ainsi que dans la formation des travailleurs à ces nouvelles technologies.

Selon le rapport, il faudrait idéalement une station de recharge rapide tous les 60 km le long des autoroutes et routes nationales européennes.

Pour que le réseau électrique puisse supporter l’appel de puissance supplémentaire sans devoir consentir d’importants investissements pour son renforcement, les chercheurs expliquent la nécessité de développer les solutions de charge intelligente (ou smart charging) qui permettent d’éviter les pics de consommation. Il s’agit notamment de développer les techniques de charge bidirectionnelle (V2G). Elles rendent possible la stabilisation du réseau mais aussi le stockage des énergies intermittentes. Et l’utilisateur d’un véhicule électrique pourrait en retirer des revenus supplémentaires. Selon les évaluations, l’introduction de la technologie V2G en 7 kW permettrait à un électromobiliste français d’obtenir un revenu annuel moyen de 650 euros.

Gains environnementaux

L’enquête s’est également attachée à quantifier les avantages que le développement de l’électromobilité permettrait d’obtenir en matière d’environnement, de santé publique et de lutte contre le réchauffement climatique. D’ici à 2050, les émissions des gaz à effet de serre des automobiles pourraient être réduites de 88 %, soit 70 millions de tonnes par an au lieu de 605 millions actuellement. Même topo pour les oxydes d’azote, avec une baisse considérable de 1,3 million à 70.000 tonnes chaque année. Enfin, les émissions de particules fines passeraient de 28.000 à seulement 750 tonnes annuellement.

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