Nommé directeur des véhicules électriques de Renault en décembre 2016, Gilles Normand était présent au salon de l’automobile de Genève pour présenter la nouvelle Zoé e-Sport devant la presse. L’occasion pour Automobile-Propre de revenir sur le concept et sur les ambitions du constructeur dans le domaine du véhicule électrique.

Elle était assurément l’une des stars du salon. La Zoé e-Sport Concept a fait vibrer le stand de Renault à Genève. « On a voulu faire un véhicule 100 % électrique, 100 % sportif et 100 % message. Le message c’est de dire : avec le VE on peut se faire plaisir » nous résume Gilles Normand qui rappelle les principales caractéristiques de ce concept, fruit du mariage d’une Formule E et d’une Zoé, qui abat le 0 à 100 km/h en 3.2 secondes et cumule jusqu’à 460 chevaux de puissance grâce à deux moteurs électriques.

« Ce qu’on voulait faire, c’est démontrer que le ZE peut couvrir tous les registres de l’automobile dans un univers contraint » ajoute Gilles Normand. En d’autres termes, il s’agissait de parvenir à intégrer tous les composants essentiels à une bonne voiture de course dans le gabarit de la petite Zoé. Pari tenu même si le constructeur se contente d’un pack de 40 kWh

Quant à ceux qui espéraient déjà pouvoir signer leur bon de commande, Gilles Normand nous précise qu’il n’a pas vocation à être commercialisé. « Cela démontre bien en termes de savoir-faire ce qu’on a acquis durant toutes ses années ou nous avons investit sur le véhicule électrique en avance par rapport à tout le monde ».

Gamme ZE : capitaliser sur la Zoé

A quand une Twingo électrique ou une Mégane ZE ? Si Renault confirme son ambition de couvrir de plus de segments avec son offre électrique, le constructeur souhaite d’abord capitaliser sur l’actuelle Zoé.

«  Il faut y aller par étape, il y a encore beaucoup de travail à faire pour conserver la Zoé en tête des ventes. Il y a le segment A qui fait sens mais aussi celui des véhicules utilitaires » explique Gilles Normand, faisant référence au nouveau Kangoo ZE et au Master ZE, tous deux attendus cette année.

Quant à la petite Twizy, dont certains espèrent une montée en autonomie, le constructeur ne prévoit pas d’évolutions à ce jour. « Twizy a trouvé son marché et il n’y a pas nécessairement d’optimisation à faire et elle est bien dans son environnement » nous indique notre interviewé.

En revanche, Gilles Normand n’a pas donné davantage de précisions quant aux programmes plus généraux que pourrait mener l’Alliance, tant dans le domaine d’une plateforme commune autour de l’électrique que dans l’arrivée de nouveaux modèles dotés de la technologie PHEV de Mitsubishi.

Achat batteries : pas à l’ordre du jour en France

La question de la location batterie, imposée par Renault pour la France, fait régulièrement débats sur le blog et on ne pouvait pas s’abstenir de la poser. Une nouvelle fois, le constructeur reste sur sa stratégie. « En France, ce n’est pas à l’ordre du jour. Ceci dit, on a ouvert l’offre à certains nombres de marchés européens et force est de constater que plus de 97 % des clients continuent à louer leur batterie. C’est vraiment dans des cas extrêmement limités que les clients sont intéressés pour acheter leur véhicule et leur batterie » explique Gilles Normand.

Quant aux propriétaires d’anciennes Zoé qui espèrent bénéficier du nouveau pack batterie 41 kWh, Renault ne les oublie pas. « Nous sommes en train de construire cette offre. Ceci dit on a assez peu de demandes. In fine, les clients sont plus intéressés pour acheter la nouvelle Zoé directement » nous précise Gilles Normand. Quant aux délais, le constructeur semble avoir pris de retard et nous donne désormais rendez-vous à l’automne pour lancer l’opération au lieu du printemps préalablement annoncé. Le constructeur nous rectifié l’information. Lancement officiel prévu en juin !

Cap sur la Chine !

Pour Renault et sa gamme électrique, l’ambition va bien au-delà de l’Europe puisqu’il s’agit de développer le véhicule électrique en Chine. Un territoire que Gilles Normand connait bien puisqu’il a été durant plus de quatre ans directeur des Opérations de la région Asie-Pacifique.

« La Chine est un très gros marché. Aujourd’hui, c’est 250.000 véhicules neufs vendus, soit la moitié marché du mondial » souligne t-il. Mais au-delà du segment des véhicules classiques, déjà largement occupé par les constructeurs chinois, c’est sur les véhicules non immatriculés que Renault estime que le potentiel est le plus fort. Selon le constructeur, celui-ci représente 600 à 700.000 véhicules par an. Au même titre que les voitures particulières, il devient de plus en plus réglementé par les autorités chinoises qui souhaitent y voir se développer les véhicules verts.

« C’est pour cela que nous voulons sortir une offre adaptée avec un modèle de segment A de 8000 € avec un prix de vente hors subventions » souligne Gilles Normand.