Cherchant à crédibiliser ses batteries à flux ioniques, NanoFlowCell vient d’annoncer avoir parcouru quelque 1400 kilomètres avec sa Quantino. Faut-il y croire ?

 Et si l’eau salée représentait finalement l’avenir de la voiture électrique ? Présent depuis quelques années au salon de l’automobile de Genève, les concepts électriques de Nanoflowcell intriguent. Moins par leurs performances que par la technologie de stockage de l’énergie utilisée. Présentée comme révolutionnaire par le constructeur Suisse, sa particularité est de reposer sur un mélange liquide. Basé sur deux réservoirs, un à charge positive et l’autre à charge négative, le système est annoncé comme beaucoup plus performant que les batteries embarquées à bord des voitures électriques actuelles.

Alors qu’un certain nombre de médias, Automobile-Propre inclus, émettaient de sérieux doutes quant aux performances réelles de cette technologie, Nanoflowcell cherche à faire taire les rumeurs en annonçant être parvenu à parcourir 1401 kilomètres avec sa Quantino. Un record d’autant plus remarquable qu’il a été réalisé à une vitesse moyenne de 120 km/h, du moins sur les 1000 premiers kilomètres qui, d’après le constructeur, ont été parcourus en 8 heures et 21 minutes sur les autoroutes suisses.

Portant le véhicule jusqu’à la panne, les ingénieurs de la marque annoncent avoir consommé l’intégralité des liquides stockés à bord des deux réservoirs de 85 litres de la Quantino, soit 190 litres au total.

Faut-il y croire ?

Avec cette performance, Nanoflowcell semble à la fois vouloir confirmer la pertinence de sa solution technologique et rassurer ses potentiels investisseurs. Mais faut-il vraiment y croire ? Une fois encore, on regrette qu’aucun membre de la presse n’ait été convié pour assister ou participer au record (dans son article, NanoFlowCell parle de conducteurs « invités » sans préciser les noms). Idem pour le Guiness Book qui aurait pu à la fois officialiser le record et attester qu’il ne s’agissait pas d’une simple opération de communication.

Mais au-delà des performances révolutionnaires annoncées par ces batteries ioniques, c’est le passé de l’homme à la tête de l’entreprise qui suscite de nombreuses interrogations. Chanteur à ses heures perdues, Nunzio La Vecchia s’était lancé il y a quelques années dans une autre aventure. Celle de l’énergie solaire avec un concept baptisé Koenigsegg NLV Quant. Equipé d’un film photovoltaïque recouvrant l’intégralité de sa carrosserie, celui-ci annonçait près de 500 km d’autonomie. Un concept qui n’a évidemment jamais vu le jour et qui a même abouti à quelques déboires juridiques. Fin 2013, un article du quotidien Suisse Blick dressait un portrait peu flatteur de La Vecchia, expliquant notamment comment celui-ci était parvenu à escroquer plusieurs dizaines de millions de francs suisses à une riche héritière. De quoi susciter de sérieux doutes quant au sérieux de son entreprise…