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Remundo Sycomoreen, c’est le pseudo choisi pour évoluer sur la Toile par cet ingénieur technique des environs de Clermont-Ferrand (63), qui roule en Golf GTE depuis avril 2015. Cette identité virtuelle, il a souhaité la conserver en répondant à nos questions.

Pionnier de la mobilité électrifiée et producteur en énergie solaire (200.000 kWh produit depuis 2010), Remundo n’est pas du genre à succomber aux caractéristiques d’une Tesla Model S. Il nous explique pourquoi, après avoir dressé le bilan de son utilisation de voitures hybrides rechargeables, dont l’une est unique en son genre.

Marre de passer à la pompe

Cathi, c’est le Citroën Berlingo utilitaire qui a propulsé Remundo dans le monde des véhicules électrifiés. Ce diminutif plutôt féminin n’a rien d’affectif. Il a une signification : Camionnette Automotrice à Triple Hybridation Intégrée. Il s’agit, à la base, d’un modèle électrique classique, comme le constructeur aux chevrons en proposait dans la première décennie du XXIe siècle. L’engin est arrivé en remplacement de véhicules thermiques pour lesquels Remundo était las de devoir passer régulièrement à la pompe. Il s’est mis à définir l’équation pratique parfaite capable de répondre à ses besoins en déplacements et à son souci de l’environnement.

Berlingo PHEV

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Avec 80 kilomètres d’autonomie, la capacité d’origine des batteries NiCd du Berlingo électrique n’était pas suffisante pour réaliser un aller-retour de chez lui à Clermont-Ferrand où il se rend régulièrement. Aussi l’a-t-il équipé de 2 kits LiFePO4 pour Toyota Prius et d’un groupe électrogène Inverter. C’est qu’on bricole facilement dans la famille ! Le Citroën y gagne ainsi 50% de rayon d’action. Au-delà des 120 kilomètres, Remundo démarre le prolongateur, exclusivement lorsque le véhicule est arrêté. Cathi dispose de nombreuses pages et vidéos Web à retrouver à l’adresse http://sycomoreen.free.fr/syco_CATHI_FAQ_fra.html.

Une évidence

En raison des distances qu’il a à parcourir régulièrement, Remundo a vécu un peu comme une évidence le choix d’une nouvelle voiture hybride rechargeable. Aux trajets réguliers, s’ajoutent les déviations et escapades qui lui rendent difficiles l’usage d’un unique engin électrique. « Avec un VHR, on sait qu’on ne va pas rester en panne au bord de la route ! », nous confie-t-il. Avant de passer chez Volkswagen, notre ingénieur technique n’a pas eu besoin de visiter longuement la concurrence. Le Mitsubishi Outlander ? « Une trop grosse surface frontale », indique-t-il, laissant ce modèle aux familles et à ceux qui ont besoin de circuler sur des chemins difficiles. L’Opel Ampera, qu’il a essayé ? Oui, pour son autonomie électrique, mais non, du fait qu’elle n’est pas homologuée pour tracter.

Discrète

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Et puis, résolument, la discrétion de la Golf GTE, qui se démarque à peine de ses sœurs thermiques, s’est imposée comme un argument quasi incontournable. Commandée fin décembre 2014, la voiture lui a été livrée en avril. De couleur blanche, pour éviter de jouer l’été avec la climatisation, elle n’a bénéficié que d’une seule option : l’attelage. « Pas question de prendre la monte pneumatique sportive qui fait perdre presque 20% d’autonomie », explique Remundo. Lors de son essai en concession de la GTE, le conseiller clientèle, quoique novice dans la vente d’un engin embarquant une telle chaîne de traction, semblait avoir reçu une formation qu’il mettait sans doute en pratique pour la première fois, ou presque. « Ce n’est pas un reproche, mais on voyait bien qu’il n’avait pas une connaissance profonde du monde des voitures électrifiées », relate notre interlocuteur. « Je lui ai fait découvrir la conduite souple, en anticipation, celle qui permet d’obtenir des records d’autonomie », se réjouit-il.

Qualités

A ce jour, la Golf GTE de Remundo Sycomoreen a parcouru pas loin de 9.000 kilomètres. De quoi identifier quelques qualités qui lui rappellent que cette voiture est particulièrement appropriée à ses besoins et attentes. En premier, le comportement routier. Notre interlocuteur évoque une excellente tenue de route doublée d’une bonne assise. « Avec les deux moteurs, le thermique et l’électrique, les dépassements se font de façon très sécurisante », indique-t-il, évoquant la puissance cumulée de l’engin qui culmine à 204 chevaux. « C’est une voiture très dynamique qui tient de très belles accélérations au besoin », s’enthousiasme-t-il. « Mais attention à ne pas en abuser pour conserver une consommation d’essence relativement basse », prévient-il. Dans une fourchette de 4 à 5 litres aux 100 kilomètres sur de grands déplacements, elle s’établit, en moyenne et pour lui, à 2,7 l sur les derniers 4.000 km qu’il a parcourus à son bord.

L’autonomie en défaut

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Mais au chapitre de ce qui pourrait être amélioré : l’autonomie électrique ! Car elle ne lui permet pas d’assurer ses allers-retours pour Clermont-Ferrand. Il pourrait même déconseiller cette voiture aux gros rouleurs du fait d’un réservoir d’essence réduit à 40 litres. Pour autant, la chaîne de traction embarquée « n’a rien d’un gadget », défend-il. Il reconnaît qu’avec des batteries d’une plus grande capacité, la GTE ferait de l’ombre à sa sœur e-Golf, proposée à un tarif très proche. Les 50 kilomètres annoncés par Volkswagen ? Il les atteint ! Mais, rusant, comme le constructeur le fait lui-même, en montant la pressions des pneus à 3,5 bars, au lieu de 2,5.

La triche de Volkswagen

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Et puisque l’actualité entache indirectement le sigle GTE, Automobile Propre a posé à Remundo la question de la triche de Volkswagen qui enflamme actuellement les médias. « L’astuce des pneus surgonflés, tous les constructeurs y ont recours », modère-t-il. Mais en ce qui concerne le soft qui permet de détecter les séquences d’essai du véhicule, notre interlocuteur se montre plus prudent : « Je ne connais pas tous les éléments de l’enquête ». Remundo se demande d’ailleurs s’il ne s’agit pas là d’une manœuvre pour déstabiliser le marché du diesel, ou plus spécifiquement les constructeurs allemands. De toute façon, pour lui, un moteur thermique, essence ou diesel, n’est pas adapté à la ville ! Si cette affaire avait éclaté au moment de commander sa Golf GTE, elle n’aurait pas eu d’autre influence, pour lui, que de l’inciter, éventuellement, à en négocier le prix.

Une crainte

La crainte de Remundo, c’est que sa Golf GTE connaisse une défaillance électronique. « Son architecture est très sophistiquée », reconnaît-il. « On ne peut pas travailler soi-même dessus ! », poursuit-il : « tout est verrouillé, sous capteurs ! ». Ce que la bête cache dans ses entrailles, l’ingénieur technique le sait, le sent, ou le devine. Il comprend son fonctionnement. Et notamment, lorsqu’il s’agit d’expliquer ce tout petit temps de latence que l’on remarque parfois lorsqu’on écrase l’accélérateur pour dépasser une voiture, il évoque la boîte mécatronic DSG qui rétrograde de sixième en troisième et d’autres processus qui se mettent en œuvre ou s’inhibent en fonction de ce que le système de supervision constate.

Nissan Leaf : 1 / Tesla Model S : 0

Quand on demande à Remundo de nous indiquer quelle est la voiture électrique la plus intéressante selon lui, sa réponse est immédiate : « La Nissan Leaf, pour son autonomie de 150 kilomètres, son confort et parce qu’elle n’est pas exagérément lourde ». Mais pour les productions de Palo Alto, il en va tout autrement ! Sur le forum www.vehiculeselectriques.fr, il a ouvert un post qui s’intitule « Pourquoi je n’achèterai pas de Model S ». Très polémique, son fil ouvert le 19 août dernier compte déjà 450 réponses, pour plus de 6.300 visites !

« C’est un véhicule excessif ! », martèle Remundo Sycomoreen. « Il ne fait pas de la bonne pub pour le VE, du fait de son positionnement et de son prix », estime-t-il. « Dommage d’alourdir une voiture électrique avec un pack de batteries 85 kWh ! ». Pour lui, la Model S est la voiture de tous les excès : « excès de luxe, excès de poids, excès de puissance, excès de prix ; rien d’écologique ! ». A partir de l’existant, Remundo imagine un modèle moins cher, d’une gamme inférieure, et qui serait équipé d’un prolongateur d’autonomie. Le syndrome PHEV ! « Au lieu de dépenser des sommes folles en implantations de superchargeurs, Tesla pourrait déployer un réseau de détaillants en Bioéthanol et BioGNV », conclut-il. Nul doute que ces propos sur la luxueuse berline survoltée, un poil provocateurs, vont déchaîner à la suite de cet article une foule de commentaires ! Chez Automobile Propre, on préfère vous prévenir de suite : si notre interlocuteur ne mord pas, vous ne le ferez pas bouger d’un pouce dans ses convictions ! D’autres s’y sont cassés les dents !

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