Aux États-Unis, l’électrification du Ford F-150 est une véritable révolution et un levier incroyable pour diminuer les émissions de CO2 du parc américain dans leur ensemble tant c’est un best-seller. Mais cela induit aussi un choc des cultures pour les amateurs de pick-up biberonnés au V8.

La semaine dernière, Ford a commencé à livrer à ses clients les premiers Ford F-150 Lightning, la version électrique très attendue outre-Atlantique de son best-seller et les retours des propriétaires arrivent déjà. L’un d’entre eux a pris possession dans le Michigan d’une déclinaison Platinum, la plus équipée.

À lire aussi Quelles sont les voitures électriques capables de tracter ?

Il s’agit d’un monstre de 5,91 m de long et 2 m en hauteur comme en largeur (sans les rétroviseurs) qui a bien besoin des 588 ch délivrés en tout par sa paire de moteurs électriques et des 131 kWh de son pack de batteries pour alimenter ces derniers. Car il faut non seulement déplacer les 3 tonnes de l’ensemble à vide, mais tout ce qu’il peut emporter avec lui, que ce soit les cinq passagers dans l’habitacle, les 814 kg qui peuvent prendre place dans sa benne ou encore les 4 535 kg qu’il est capable de tracter.

Un monstre de trois tonnes… à vide

Et, en guise de voyage de noces, ce nouveau propriétaire s’est élancé dans un trajet totalement plat d’une cinquantaine de kilomètres, tirant derrière lui sa caravane Airstream mesurant 7 m de long et pesant « seulement » 2 721 kg. Officiellement, l’autonomie est annoncée pour 480 km, avec une consommation de 27,3 kWh/100 km. Dans la réalité, notre nouvel ami américain a plutôt observé entre 34,5 et 41,4 kWh/100 km, ce qui laisse imaginer la possibilité de parcourir jusqu’à 380 km en une seule charge.

Cependant, une fois sa très jolie remorque chromée attachée à l’arrière de son pick-up, la consommation s’est envolée à 77,7 kWh/100 km, ce qui fait fondre l’autonomie à un peu moins de 170 km. Ce premier chiffre colossal et ce second riquiqui feront sans doute lever quelques sourcils désapprobateurs sur le Vieux Continent. Toutefois, il suffit de savoir que son équivalent thermique dans la gamme du constructeur à l’ovale bleu voit son V8 5.0 Coyote engloutir 14,7 l/100 km de moyenne – officiellement et à vide, donc bien plus dans la réalité – et à quel point ce genre de véhicule est répandu dans toute l’Amérique du Nord pour se rendre compte des énormes économies en matière de CO2 que représente leur passage à l’électrique.

À lire aussi Ford F-150 Lightning : le pick-up électrique fait un carton