La France est en crise. Depuis quelques mois, elle est même officiellement entrée en récession. Contraints de se serrer la ceinture, les français cherchent par tous les moyens à économiser pour sauvegarder leur pouvoir d’achat.
Paradoxalement, l’éco-conduite reste assez peu pratiquée au quotidien. Une pratique qui s’inscrit pourtant pleinement dans l’ère du « consommer mieux pour consommer moins ». Explications.
I. Des consommations en baisse mais pas autant qu’espérées
C’est un fait, depuis la mise en place des premiers radars automatiques il y a presque 10 ans déjà (!), les français roulent moins vite. Indépendamment des augmentations successives du prix des carburants constatées sur la même période, la mise en place des radars automatiques a permis d’économiser plusieurs centaines de milliers de litres de carburant. Seulement voilà, que ce soit les radars automatiques et/ou l’augmentation du prix à la pompe, on ne peut pas dire que ces deux évènements aient été accueillis avec enthousiasme par beaucoup d’automobilistes.
Pourtant, si la pratique de l’éco-conduite s’était massivement répandue depuis, on aurait certainement constaté une baisse des consommations de carburant plus importante encore ! Car malgré l’augmentation du poids moyen des véhicules ces 10 dernières années, les véhicules en circulation actuellement se prêtent particulièrement bien à la pratique de l’éco-conduite. Mais encore faut-il savoir exactement en quoi consiste l’éco-conduite ?
II. L’éco-conduite pour tous, c’est facile !
La plupart des professionnels jugent indispensables de se former à l’éco-conduite derrière un volant en suivant les conseils d’un formateur agréé. Ils n’ont pas complètement tort. Mais force est d’admettre qu’on peut aussi apprendre l’éco-conduite par soi-même, en prenant le temps de s’informer afin d’en saisir les grands principes.
Dans ce cas de figure, le mot d’ordre auquel il est impossible d’échapper : ANTICIPER ! Anticiper au maximum la route et l’environnement proche (autres usagers de la route notamment) afin d’éviter au maximum les coups de freins inutiles. C’est d’ailleurs un moyen très efficace de constater la faible popularité de l’éco-conduite : observer les feux stop du ou des véhicules qui vous précédent, vous constaterez alors que dans un grand nombre de cas, l’usage de la pédale de freins pourrait facilement être évité.
III. Pourquoi éviter autant que possible l’usage de la pédale de frein ?
Pour éviter de gaspiller inutilement l’énergie cinétique du véhicule en chaleur ! Même équipé de la récupération d’énergie au freinage, un véhicule moderne ne peut récupérer qu’une petite partie de l’énergie en question. La puissance de freinage d’une voiture étant très supérieure à celle de son moteur (10 à 20 fois plus selon les modèles!), il ne suffit parfois que de quelques secondes pour dissiper dans les freins, l’énergie cinétique accumulée par le véhicule après une longue accélération.
L’autre raison pour laquelle il faut éviter autant que possible d’utiliser la pédale de frein, ce sont les économies de carburant accessibles grâce à une bonne gestion du frein moteur : équipés de système d’injection gérés électroniquement, la majorité des véhicules en circulation bénéficient de ce que l’on appelle communément la coupure d’injection à la décélération.
En d’autre terme, moteur chaud, quelque soit le rapport de la boite de vitesse engagé, dès que le conducteur lève le pied de l’accélérateur, la consommation de carburant tombe immédiatement à zéro. C’est un des points clés de l’éco-conduite : faire en sorte de maximiser les temps de roulage pendant lesquelles la consommation du véhicule est égale à zéro.
C’est là que les motorisations récentes offrent des caractéristiques intéressantes : couplées à des boites de vitesses à 6, 7 voire 8 rapports, les véhicules en question permettent de tirer profit de la coupure d’alimentation dans un grand nombre de situations. A 90 km/h par exemple, le régime moteur obtenu sur le dernier rapport de la boite de vitesse est tel qu’il permet de parcourir plusieurs centaines de mètre « pied levé », idéal lorsque l’on souhaite décélérer lentement à l’approche d’un virage, d’un rond-point ou encore d’un feu tricolore.
Pas sûr d’avoir tout compris ? Dans ce cas, le plus simple est encore de visionner la petite vidéo qui suit :
IV. Bilan
Certains trouveront sans doute un peu réducteur le fait de ne parler que de l’art de savoir passer les vitesses dans un article consacré à l’éco-conduite. Si tel est votre cas, rassurez-vous, vous n’avez pas complètement tort !
Car l’éco-conduite, dans le détail, c’est un ensemble de bonnes pratiques qui commencent par éviter d’utiliser seul un véhicule à moteur pour parcourir des petits trajets facilement réalisables à pieds ou en vélo. Pratiquer l’éco-conduite, ça sous-entend aussi d’être attentif à l’entretien et au bon état de son véhicule, à commencer par le fait de contrôler régulièrement la pression des pneumatiques. Sur autoroute et voies rapides, réduire volontairement sa vitesse de quelques km/h par rapport à la vitesse maxi autorisée est aussi un moyen simple et efficace de faire des économies, surtout au volant d’une voiture un peu ancienne ou de petite cylindrée. Enfin, comment ne pas terminer cet article sans faire allusion aux très nombreux automobilistes qui continuent de laisser tourner inutilement le moteur de leur voiture, y compris lors des arrêts prolongés…
Au final, l’éco-conduite est un moyen relativement simple de réaliser des économies non négligeables sur son budget auto qui vont bien au delà des seules économies de carburant. Car l’éco-conduite permet aussi de réduire significativement l’usure des plaquettes et des disques de freins, des pneumatiques, des amortisseurs, etc… Au final, l’économie annuelle peut facilement atteindre 250 € /an pour un véhicule parcourant 15 000 km environ.
Si malgré tout vous connaissez autour de vous des automobilistes qui jugent peu utile la pratique de l’éco-conduite au quotidien (ou qui n’en ont tout simplement pas envie), il reste toujours la possibilité d’essayer de les convaincre d’opter pour un véhicule hybride, neuf ou d’occasion. Pour devenir éco-conducteur sans nécessairement le vouloir, c’est probablement la voiture idéale ! Sur le marché de l’occasion, on trouve très facilement des Toyota Prius en parfait état à moins de 8000 €. À moins d’être déjà prêt pour le tout électrique ?
Trop de personnes ne savent pas que lorsqu’on utilise le frein moteur, le moteur ne consomme rien. Merci pour cette piqûre de rappel! Il y a bien évidemment des exceptions: les voitures anciennes (je n’ai pas en tête à quelle date la coupure d’injection s’est démocratisée) et les voitures aux Etats-Unis (mais les tous nouveaux véhicules y viennent, la chasse au mpg et la mondialisation des moteurs aidant), c’est peut-être le cas dans d’autres pays.
J’ajoute juste que dans certaines situations, il est utile faire du coasting (en roue libre) sur les faux plats descendants par exemple. A proscrire en montagne naturellement…
Par ailleurs, et je sors un peu du cadre de l’automobile, il faudrait aussi repenser sérieusement nos infrastructures pour favoriser la pratique de l’éco-conduite:
– suppression des priorités à droites dans les endroits peu visibles, remplacement par un stop ou cédez-le-passage
– dans les zones visibles, remplacement du stop (arrêt inutile) par un cédez-le-passage
– suppression des ralentisseurs, en tout cas dans les zones où la vitesse limite est supérieure à 30 km/h, pourquoi ne pas les remplacer par un radar à la rigueur?
– développement des ondes vertes (à voir leur réelle efficacité toutefois)
– etc.
D’un point de vue motard… Si tu freines t’es un lâche.
D’un point de vue ECO… Si tu freines tu gaspilles de l’énergie.
@Tcho' : Régler le pb des 0,01% qui consomment et polluent pour 1000 est certes une priorité mais elle ne suffira pas hélas à régler les excès en tout genre que l’économie actuelle essaye d’imposer à la planète.
Pour revenir au sujet du post, promouvoir massivement l’éco-conduite, C indirectement promouvoir la sobriété : moins de carburant gaspillé, moins d’amende pour excès de vitesse, moins d’accident, des voitures qui s’usent moins vite car mieux utilisées et qui donc durent plus lgtps (moins de petits trajets à froid, jusqu’à 200 000 km avec les mêmes plaquettes de frein, disques de freins à vie, etc…), etc…
Au final, un modèle assez éloigné du modèle actuel basé sur une consommation de masse en croissance perpétuelle. Du moins jusqu’à présent. Pcq’à partir de maintenant, il va falloir faire mieux avec (bcp) moins. Qu’on le veuille ou non…
Vive le futur sobre et intelligent!
Pour régler le problème des « trops » riches, il ya déjà une première étape qui est de se réveiller collectivement contre la corruption et l’évasion fiscale qui se compte en milliards d’euros: de quoi couvrir le budget d’un paquet de reformes qui seraient les bienvenues.
Parce-que le profiteur de ce système se fait pas chier à consommer 3l/100 de plus en porsche sur l’autoroute française, mais prend plutôt son jet privé énergivore pour aller se rafraîchir sur son île tropicale avec la clim a fond … plus tous les sbirs qui entretiennent sa propriété, les voitures, bref une jolie dépense de ressources naturelles bien malheureusement gaspillées.
Il y a bien des mesures indirectement écologiques à prendre avant de prendre de réelles mesures uniquement à but écolo.
Bonjour
mais éco conduite ne fait pas bon ménage avec croissance économique, dans le cas du VE c’est différent car on achète du neuf donc on relance la machine mais avec des produits nettement moins impactants… hier sur l’A10 dans le 78 sous des trombes d’eau 2 automobilistes se sont fait toper à plus de 200km/h au volant de voitures puissantes … allemandes, un notaire à 226km/h en Porsche et un gars à plus de 200km/h en BMW ! bref, le pouvoir d’achat n’étant que le pouvoir d’achat d’énergie, quand on a de l’argent, on se balance de ses dépenses énergétiques et de l’éco conduite… il faut relire aussi le livre d’Hervé Kempf « pourquoi les riches détruisent la planète »… le problème reste donc l’argent disponible partout et ce qui en est fait… en dépenses énergétiques notament. On assiste à un découplage entre la majorité qui se serre la ceinture donc dépense moins d’énergie et une minorité qui en crame de plus en plus tellement elle a accès à l’argent donc à l’énergie de manière illimitée… bref, comme avec les radars sur les routes qui régulent, il faudra bien un jour s’attaquer au vrais problèmes de fonds structurels soit l’accès à l’argent et dans quelles limites supportables surtout ?! dans un système dominé par l’argent roi et fou et les banques et la spéculation, quel défi.
Oui, en effet, il faut bien utiliser le frein moteur, le plus longtemps possible. Mais à la reprise, il faut mieux rétrograder 1 à 3 vitesses selon la vitesse minimale atteinte, pour relancer le véhicule. Car sinon, c’est vrai, vous allez fragiliser le moteur (cliquetis surtout en essence SP95) et à la longue, le casser. En fait, il faut utiliser le bon rapport pour maintenir le moteur entre 1500 rpm et 2500rpm, là où le couple est le plus élevé.
Quant-aux 110km/h sur autoroute, pour les « insomniaques » qui le veulent seulement.Sinon pour le CO², pourquoi pas le 90, voire le 70, cela serait encore mieux ! NON, à vouloir trop contraindre, cela sera fini des autoroutes … et du plaisir de conduire.
Et ce n’est pas sur autoroute, que la pollution est la plus nocive, mais bien en ville. Je fais du 7.2L/100 SP98 à 130km/h pour aller à la mer (300km), et 8.5L/100 dans les bouchons en ville pour un aller-retour au travail (25km). Revoyons plutôt les infrastructures, les gestions des feux (selon les flux et reflux aux horaires de pointes), on y gagnerait beaucoup plus. Depuis je fais une éco-conduite radicale, je laisse passer le pic des bouchons, je démarre de chez-moi vers 9H00 et je rentre au travail à 9H15 ! Inconvénient, il faut faire la même chose (voire plus) le soir en partant du boulot, sinon le patron n’est pas content !
§
L’opinion généralement répandue est « Ça sert à rien ».
Les petits détails ne servent à rien.
Et pourtant j’explique que les détails s’accumulent, que les ruisseaux font les rivières. Gonfler un peu les pneus ? C’est pas la peine… Enlever la galerie : Pourquoi? Les pneus basse consommation ? Pour si peu, etc.
Au final on perd beaucoup à ne pas vouloir regarder des détails qui s’additionnent.
ca me fait sourire quand on parle d’eco conduite et qu’on parle de reduire sa vitesse sur autoroute par rapport a la vitesse maxi c’est exactement le type de comportement qui entraine une surconsommation pour la grande majorite des conducteurs qui circulent eux a la meme vitesse limite et sont donc obliges de freiner et accelerer pour eviter celui qui soi disant pratique l’eco conduite…
Plein de conseils de bon sens. Le bon sens qui fait défaut à la majorité des automobilistes (et électeurs). Ils se plaignent du prix du carburant mais utilisent leur bagnole comme s’ils ne le payaient pas, ce carburant.
Manque cruel de « formation scientifique ». Et ça évolue dans le mauvais sens avec les jeunes qui vont vers des voies diverses sans trop de débouchés.
Pourquoi je dis ça? Parce lorsqu’on a compris la notion d’énergie cinétique (et potentielle), que cette énergie cinétique c’est 1/2mv² qu’on bouffe parfois avec les freins et qu’il y a aussi la traînée aérodynamique (en v² également), eh bien on a presque tout pigé de l’éco-conduite (vitesse raisonnable et constante , anticipation, pas d’usage des freins).
Seulement voilà… Il y a le matraquage publicitaire…. « auto emocion », « que rouler soit toujours un plaisir », « emotion & motion » et tout le toutim. En clair, le plaisir par le gaspillage et les constructeurs pousse au crime. Au fait, la 208GTi, ça vous rappelle qquechose?
AUX POSSESSEURS DE MOTEURS TURBO:
il y a la fausse idée de baisser la consommation en roulant très bas dans les tours, notamment avec les turbo diesels:
un turbo subissant des régimes inférieurs à 1500tr/mn , même en légère accélération, se prennent énormément de turbulences, ils souffrent donc beaucoup.
Idem pour les coussinets du vilebrequin: reprendre en sortie de village sur le dernier rapport fragilise le bas moteur: ne pas trop utiliser le couple en sous régime.
Enfin en roulant tout le temps en sous régime, on encrasse les circuit de recyclage de gaz, et l’échappement.
Ca n’a pas été évoqué dans l’article et tant mieux, mais éconduite peut rimer avec rouler au couple en sous-régime, mais c’est au détriment de la fiabilité.