Regroupant 5 syndicats d’énergie du sud-est de la France, le réseau e-Born a lancé il y a quelques semaines une nouvelle formule de tarification basée sur les kWh réellement consommés. Une petite révolution en France où la revente directe de l’énergie n’est en théorie pas autorisée.  

Alors que de nombreux pays proposent déjà des dispositifs de facturation au kWh pour les bornes de recharge, la France fait une nouvelle fois figure d’exception. En cause : une réglementation qui interdit aux opérateurs de revendre de l’énergie. Un blocage dont se passe déjà Tesla sur ses superchargeurs et dont vient également de s’affranchir le réseau e-born en instaurant un nouveau système de facturation basé sur les kWh consommés.

Intervenant lors des tables-rondes d’EVER Monaco, un représentant du SYME 05, l’un des cinq syndicats d’énergie partie prenante du réseau, indique qu’un cabinet d’avocats a été missionné pour établir une position et solutionner, ou du moins contourner, le problème juridique en démontrant que le kWh facturé s’intégrait dans un service global de recharge. Autorité administrative indépendante chargée de veiller au bon fonctionnement des marchés de l’électricité et du gaz en France, la Commission de Régulation de l’Energie (CRE) a été avertie du changement et n’aurait pas encore donné sa position.

Etat du réseau e-born au 20.04.2018 selon leur site Internet

A partir de 24 centimes / kWh

Opéré par Orios, une solution développée par SPIE, le réseau e-Born est composé de bornes de recharge rapides et accélérées. Sur son site internet, le réseau communique ses nouveaux tarifs, dont les montants sont fonction du type d’abonnement et du type de recharge utilisé.

Pour les abonnés au réseau (10 euros par an), e-Born propose 0.24 €/kWh sur les charges accélérées et 0.34 €/kWh pour les charges rapides. Pour les non abonnés, le montant passe à 0.34 €/kWh pour les accélérées et à 0.44 €/kWh pour les rapides.

Pour les gros utilisateurs, un forfait à 35 €/mois est également proposé avec 500 kWh de recharge mensuelle.

De bons et de mauvais côtés

En pratique, le système de facturation au kWh a ses avantages et ses inconvénients. En termes de tarifs, il permet d’être plus juste vis-à-vis des différentes puissance autorisées à bord des véhicules. Pour les bornes AC accélérées  22 KW où beaucoup de véhicules se limitent à 7 kW mais aussi pour les bornes rapides où les Zoé, limitées à 22 kW pour celles équipés du moteur Renault, se retrouvent pénalisées par rapport aux voitures capables de se charge en 50 kW DC sur les bornes actuelles.

Revers de la médaille : cette nouvelle facturation risque d’allonger la présence sur les bornes de certains véhicules comme certains modèles hybrides rechargeables limités à 3 kW. Car avec ce système au kWh, cela ne leur coûtera pas plus cher de laisser la voiture trois heures en charge, au grand damne d’autres utilisateurs attendant patiemment de se brancher. Un inconvénient qui pourrait toutefois se résoudre assez facilement en enclenchant un second palier de facturation, plus dissuasif, à partir de 30 minutes, une heure ou deux heures de charge selon le type de bornes utilisé. Une pratique assez courante dans le milieu du stationnement pour libérer les places.

Et vous ? Que pensez-vous du système de facturation au kWh mis en place par e-Born ? Est-ce une bonne ou une mauvaise idée ? Le législateur et la CRE ne devraient-il pas intervenir pour mettre tout cela au clair ?