AP leaf auto ecole

Une auto-école britanique qui a choisi la LEAF pour l’apprentissage de la conduite.

À chaque fois que je croise une auto-école en ville avec un jeune au volant, j’ai toujours cette même question qui me vient à l’esprit : en 2013, est-il normal d’apprendre à conduire à un jeune au volant d’une voiture diesel le plus souvent équipée d’une boite de vitesse manuelle ?

I. Auto-école : de l’audace !

Par manque de confiance en l’avenir et/ou peur de l’inconnu, beaucoup de français ont du mal à se projeter dans le futur en l’imaginant très différent de ce qu’ils connaissent aujourd’hui. Pourtant, pour qui fait l’effort de regarder quelques dizaines d’années en arrière, il est évident que demain s’annonce très différent d’aujourd’hui, surtout lorsque l’on parle mobilité !

La question qui vient alors est la suivante : qu’attendent les pouvoirs publiques et les auto-écoles pour prendre des initiatives afin d’aider les jeunes à imaginer leur future vie d’automobiliste plutôt que continuer à reproduire des schémas du passé qui ont peu de chance de survivre aux mutations à venir en matière dans le secteur des transports ?

Qu’un jeune conducteur ait plus de chance de pouvoir acquérir sur le marché de l’occasion une voiture thermique à petit prix équipée d’une boite de vitesse manuelle, c’est une réalité impossible à nier. Mais est-ce une raison suffisante pour restreindre l’apprentissage de la conduite à ce seul type de véhicule alors que les technologies hybrides et électriques seront demain la norme sur le marché du neuf ? Déjà aujourd’hui, l’autopartage électrique séduit de plus en plus de grandes villes. Les premiers utilisateurs sont les 25-35 ans ayant fait le choix de ne plus avoir de voiture.

Paradoxalement, certains d’entre eux hésitent à utiliser ce type de service au prétexte qu’ils n’ont jamais eu l’occasion de conduire de véhicules « automatiques ». Normal, ils ont appris à conduire sur une voiture diesel boite manuelle comme cela était déjà le cas au siècle dernier. Cherchez l’erreur…

II. L’avenir appartient à la jeune génération

C’est une vérité pas toujours agréable à entendre et pourtant elle est incontestable : le futur de l’automobile, c’est d’abord autour des usages qu’en feront les jeunes générations qu’il faut l’imaginer. De fait, entre la généralisation imminente des technologies hybrides et électriques, et l’évolution en cours des usages, il serait grand temps que les professionnels de l’apprentissage à la conduite donnent aux jeunes une image un peu moins archaïque de l’automobile que ce qui est encore le cas aujourd’hui.

S’agissant des boites de vitesse, si les versions manuelles ont longtemps étaient synonymes d’économie de carburant par rapport aux versions automatiques, c’est beaucoup moins vrai aujourd’hui. Ça le sera encore moins demain. Surtout lorsqu’il s’agit de coupler le fonctionnement d’un moteur thermique à celui d’un ou plusieurs moteurs électriques. Dorénavant, il faut comprendre que les boites de vitesse manuelles constituent un frein avéré à plus d’intelligence et de sobriété.

S’agissant des jeunes conducteurs, il y a fort à parier que s’ils avaient la possibilité d’apprendre à conduire sur autre chose qu’une voiture à pétrole équipée d’une boite de vitesse manuelle, beaucoup préféreraient un véhicule automatique, à transmission continue voire tout électrique !?

III. Réformer en profondeur le permis de conduire

Au delà de s’interroger sur la pertinence ou non d’apprendre à conduire aux jeunes sur des véhicules qui seront totalement obsolètes dans 15 ans, c’est la formation à la conduite au sens large qui mériterait d’être revue de fond en comble. En mettant davantage l’accent sur le bon usage de l’automobile.

Quelles que soient les technologies que l’on trouvera demain sous le capot, la voiture individuelle va devoir apprendre à partager l’espace avec les nombreuses autres alternatives de transport qui ne cessent de gagner du terrain, notamment en milieu urbain. Des alternatives généralement plus efficientes et globalement moins coûteuse que l’automobile lorsqu’il s’agit de se déplacer seul sur quelques kilomètres seulement, à moins de 35 km/h de moyenne…

Au lieu de continuer à tourner en ville au volant de voitures diesel pour apprendre à faire des créneaux, ne serait-il pas plus intelligent d’apprendre aux jeunes à mieux utiliser l’automobile ? En préparant intelligemment l’avenir au lieu de sauvegarder le passé. Parce que le tout thermique ou presque pour rouler en ville, ça commence a bien faire…