Hyundai Ioniq gamme

Alors que les premières Ioniq sont attendues en concession à la rentrée, Automobile-Propre a pu s’entretenir avec Lionel French Keogh, Directeur Général de Hyundai Motor France. L’occasion de revenir sur le plan de commercialisation du véhicule et sur la politique que compte mener le constructeur pour sa distribution.

Une première en Europe pour Hyundai

Si Hyundai propose déjà des modèles hybrides dans d’autres régions du monde  on pense – notamment à la Sonata PHEV disponible en Amérique du Nord – le constructeur coréen ne s’était jusqu’ici jamais aventuré sur de telles technologies en France et en Europe.

Avec la Ioniq, le constructeur compte taper fort en déployant pas moins de trois motorisations alternatives sur une seule et même plateforme : électrique, hybride et hybride rechargeable. Un déploiement qui n’est cependant pas dénué d’enjeux, le constructeur ayant tout à bâtir pour faire connaitre et imposer sa technologie au grand public.

L’électrique et l’hybride dès la rentrée 2016

Alors que la Hyundai Ioniq était révélée dans ses trois versions début mars à l’occasion du salon de l’automobile de Genève, leur arrivée interviendra en décalé sur le marché européen.

« A la rentrée, en septembre octobre, vous aurez l’hybride et l’électrique et, courant 2017, le plug-in hybrid » résume Lionel French Keogh. « En proposant ces trois technologies sur une même plateforme, nous voulons laisser le choix au client en fonction de son utilisation ».

Sur le tout électrique, le choix de Hyundai va vers une batterie lithium-ion de 28 kWh annonçant une autonomie comparable à la Nissan Leaf 30 kWh, soit 250 kilomètres en cycle NEDC. Lors de la présentation des caractéristiques du véhicule, beaucoup se sont demandés pourquoi Hyundai n’offrait pas davantage… Interrogé sur ce point, le constructeur apporte une réponse plutôt pragmatique.

« Il faut trouver l’équilibre entre contenu technologique et ce que le client est prêt à payer tout en gardant en tête que les seuls marchés où l’électrique se développe sont des marchés subventionnés. Le frein technologique est d’abord lié au prix et il faut rester vigilant sur le positionnement de ce côté. D’une part parce que les subventions ne seront pas éternelles mais aussi parce qu’il faut parvenir à approcher le plus possible le prix de l’électrique de celui des véhicules thermiques » argumente le DG de Hyundai France.

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Disponible dans 170 concessions en France

Si certains constructeurs choisissent de ne proposer leurs technologies alternatives que dans certaines concessions volontaires, Hyundai proposera la Ioniq et ses différentes versions dans l’ensemble de ses points de vente, soit 170 concessions en France.

« D’un point de vue stratégique, on ne peut pas se donner comme objectif de développer l’hybride et l’électrique tout en proposant les véhicules dans un nombre limité de concessions. Ce n’est pas logique, d’autant plus si on se place du point de vue du client qui n’imagine pas qu’il n’ait pas l’opportunité de voir ou d’essayer une Ioniq dans certaines concessions. Le choix est clairement d’avoir Ioniq distribuée dans l’ensemble du réseau Hyundai en France. Ce qui veut dire que, dans le courant du mois d’octobre, vous aurez des Ioniq hybrides et électriques à essayer chez l’ensemble de nos concessionnaires » explique Lionel French Keogh, précisant avoir déjà débuté les formations techniques sur toute la partie électrique et batteries au sein de son réseau.

Des tarifs annoncés en juin

Si nous n’avons pas pu obtenir l’exclusivité des tarifs de la future Ioniq (ne rêvons pas !), nous n’aurons pas beaucoup à attendre puisque les prix des versions électrique et hybride seront annoncés dans le courant du mois de juin.

« L’idée est de se positionner face à ceux qui semblent être des acteurs référents sur les différents segments de la Ioniq. La Nissan Leaf est une référence en termes de positionnement sur l’électrique tout comme l’Auris est une référence pour l’hybride et une Golf GTE une référencé sur le plug-in. Nous souhaitons nous positionner face à chacun de ses acteurs sachant que notre particularité est d’être le seul constructeur à avoir les trois technologies sur un seul et même modèle » nous explique Lionel French Keogh.

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Pas de location prévue pour la batterie

Quant à savoir si Hyundai s’inspirera de ses concurrents pour proposer sa Ioniq électrique avec une formule de location de la batterie pour diminuer le prix d’achat initial, le constructeur ne semble pas vouloir emprunter cette voie.

« Aujourd’hui, nous n’avons pas prévu de désolidariser la batterie du reste de la voiture. Ce que les clients veulent, c’est pouvoir louer leur voiture sur 4 ou 5 ans pour pouvoir la vendre à l’issue de l’utilisation sans avoir à supporter les risques d’un produit dont on a pas la totale maitrise. C’est le chemin qui est aujourd’hui ouvert pour nous, ce qui ne va pas dire que ca ne changera pas » précise Lionel French Keogh.

Le constructeur coréen axera donc son offre vers l’achat intégral et une offre LLD avec des tarifs qu’on espère agressifs pour stimuler le marché.

Un écosystème à créer

Lorsqu’on vend une voiture électrique ou hybride rechargeable, on ne peut pas se contenter de remettre les clés au client sans apporter des réponses et des solutions sur l’environnement électro-mobile. Un enjeu dont Hyundai semble avoir parfaitement conscience.

« En termes de services, on se rend compte qu’il faut apporter une forme de services additionnels et surtout de sécurisation pour que les clients sautent le pas. Le fait d’avoir une solution d’installation de bornes de recharge à domicile fait partie des sujets que nous sommes en train de traiter dans le cadre d’un appel d’offres destiné à équiper à la fois notre réseau de distribution et nos clients. Ensuite, il y a toute la partie assistance qui est importante et sur laquelle nous travaillons. L’accès à un réseau de bornes de recharge publiques fait aussi partie des services que nous serons amenés à apporter »

Objectif : 14.000 Ioniq en Europe en 2017

« A l’échelle européenne, notre objectif global – toutes motorisations confondues – est de 14000 Ioniq en 2017 » précise Lionel French Keogh sans nous donner davantage de détails. « Certains marchés européens, comme la Norvège ou les Pays-Bas, sont particulièrement appétant au véhicule électrique. Sur le marché français, les objectifs dans l’électrique sont un peu plus difficiles à définir compte tenu de sa forte occupation par l’Alliance Renault Nissan (…) J’aurai tendance à dire qu’on doit être capable de faire 400 à 500 Ioniq électriques en France en 2017 ».

L’hydrogène pour prochaine étape

Hybride, plug-in hybrid ou tout électrique… pour Hyundai ces technologies sont des « points de passage » destinées à aller vers le déploiement à plus grande échelle du véhicule à hydrogène.

« On aura un nouveau véhicule à hydrogène qui arrivera après 2017 avec une plateforme dédiée. Le premier prototype arrivera l’an prochain. L’hydrogène est pour nous une solution d’avenir car elle permet de ne pas contraindre les clients dans leur manière de consommer l’automobile grâce à une forte autonomie, un temps de ravitaillement court et un fonctionnement zéro émission ».