Après une longue attente, Ford vient de dévoiler le nouveau F-150 Lightning, la version électrique du célèbre utilitaire.

Le Ford F-150 est un dinosaure dans le paysage automobile américain. Apparu en 1948, le Ford F-1 a été le premier d’une longue lignée d’utilitaires de la famille F-Series. Ce n’est qu’à partir de 1975 que le badge F-150 a vu le jour, devenant au fil des années un véritable mythe automobile. Et pour cause : depuis de nombreuses années déjà, le Ford F-150 est le véhicule le plus vendu sur ses terres natales, toutes catégories confondues.

Avec tous les projecteurs braqués sur lui, il ne pouvait pas ignorer la technologie électrique, nécessaire pour continuer d’exister dans un pays où les normes vont forcément se durcir. Aussi, il ne pouvait laisser seuls les « petits » nouveaux (Tesla Cybertruck, Rivian R1T, Lordstown Endurance et Hummer by GMC, à l’histoire autrement plus courte) se partager la part du gâteau dans le segment des électriques.

Un coffre avant de 400 litres

Le Ford F-150 Lightning (qui reprend le nom d’une version sportive dotée d’un V8 Triton 5,4 l à la fin des années 90) annonce le plus gros frunk du marché, avec un bloc avant mobile qui s’ouvre sur un compartiment d’un volume de 400 l et de 181 kg de charge utile. Baptisé Mega-Power Frunk, l’espace propose aussi un faux plancher, un bouchon de vidange, deux ports USB et même quatre prises électriques.

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L’espace habitable n’évolue pas par rapport au Ford F-150 thermique déjà connu aux États-Unis, tout comme le dessin extérieur. C’est le résultat d’une stratégie prudente afin de ne pas marquer la rupture avec le célèbre utilitaire et accompagner la clientèle vers le changement.

Une estimation intelligente de l’autonomie

En revanche, le F-150 Lightning ne peut pas se passer de nouvelles technologies et embarque à son bord une instrumentation numérique ainsi qu’une dalle tactile verticale de 15,5 pouces. Proche de celle que l’on retrouve à bord du Ford Mustang Mach-e, elle offre l’accès au système d’infodivertissement SYNC4. La connectivité smartphone, la caméra 360° ou le Ford Pass Connect sont fournis en série.

Il reprend aussi les balances intégrées récemment apparues sur la version thermique, qui permettent de calculer le poids du chargement. Dans le cas du Lightning, l’information est collectée par l’ordinateur de bord afin d’adapter l’estimation de l’autonomie. Comme le Mach-e, il pourra recevoir aussi des mises à jour à distance et de nouvelles fonctionnalités.

Jusqu’à 483 km d’autonomie

Deux motorisations sont proposées selon l’option de batterie retenue. Dans tous les cas, la transmission est assurée par deux moteurs électriques situés sur chaque essieu. La version d’entrée de gamme annonce une puissance de 432 ch (318 kW) pour 1 050 Nm de couple. Cette dernière valeur est inchangée sur le modèle haut de gamme, mais sa disponibilité permet de pousser le niveau de puissance jusqu’à 571 ch (420 kW). Les performances ne sont pas encore connues, mais le Lightning livre des données plus en phase avec ses missions. La charge utile est de 816 kg ou 910 kg selon la version, alors que la capacité de remorquage évolue entre 3 490 kg et 4 530 kg.

Le Ford F-150 Lightning cache dans sa plateforme skateboard la batterie. L’intégration de cette dernière a notamment permis aux ingénieurs d’introduire pour la première fois dans l’utilitaire une suspension indépendante plus confortable. Les capacités des deux unités ne sont pas encore connues, mais l’utilitaire annonce une autonomie maximale de 370 km ou 483 km selon la version.

Une recharge inversée en série

Ford annonce un chargeur embarqué de 11,3 kW ou de 19,2 kW. Sans donner de plus amples précisions, Ford communique toutefois plusieurs temps de recharge. Au plus bas, sur une borne Level 2 de 240 w (32A), le F-150 réclame 14 h ou 19 h pour faire le plein. À l’opposé, sur une borne rapide de 150 kW, 44 min ou 41 min sont nécessaires pour passer de 15 à 80 % de batterie.

Le Lightning se distingue de la concurrence avec sa recharge inversée. Un argument de poids après les différents épisodes climatiques de cet hiver, qui ont privé de nombreux logements d’électricité. Plus puissant que celui du F-150 hybride (9,6 kW contre 7,2 kW), le système peut alimenter une maison moyenne pendant trois jours avec une charge complète. Ford proposera plus tard un système permettant d’alimenter la maison le jour et de recharger la voiture la nuit en heures creuses.

Si la grille tarifaire a déjà été dévoilée pour le marché nord-américain, aucune information n’a été divulguée concernant la disponibilité en Europe du Ford F-150 Lightning. Comme son frère thermique, il ne devrait jamais y poser ses roues officiellement. À noter qu’il démarre au prix de 52 974 $ dans sa version XLT, soit 5 829 $ (4 780 €) de plus qu’un F-150 XLT SuperCrew Full Hybrid.