Souhaitant privilégier les mobilités douces, la Norvège va réduire en 2023 les aides fiscales accordées aux voitures électriques.

Car la voiture la plus propre est sans doute celle qui n’a jamais été produite, la Norvège est en passe de revoir en profondeur sa stratégie vis-à-vis de la mobilité individuelle. Alors que la voiture électrique a représenté 65 % des ventes de voitures particulières dans le pays en 2021, le gouvernement s’apprête à réduire les incitations fiscales allouées aux propriétaires.

Vers la fin de l’exonération de TVA

Considérée comme LA mesure phare du gouvernement, l’exonération de TVA allouée aujourd’hui à toutes les voitures électriques vendues sur le marché sera bientôt remodelée. Déjà évoquée en 2021 à l’occasion des élections législatives, l’idée semble cette fois bel et bien actée.

S’il est adopté, le nouveau dispositif entrera en vigueur au 1er janvier 2023. Il lèvera l’exonération pour toutes les voitures électriques dont le prix de vente dépasse les 500 000 couronnes, soit 49 000 euros environ. Le taux de TVA ira ensuite crescendo avec un principe simple : plus la voiture électrique achetée sera chère, plus le taux de TVA sera élevé.

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Plusieurs exemples ont été cités par la presse locale. Alors qu’une voiture électrique vendue 600 000 couronnes devra s’acquitter d’une TVA à 4 %, un modèle approchant du million de couronnes verra sa TVA grimper à 12,5 %. Un changement conséquent qui reste toutefois inférieur au taux standard, fixé à 25 % dans le pays.

Prix de la voiture Taux de TVA
600 000 couronnes – 57 000 € 4 %
1 000 000 couronnes – 95 000 € 12,5 %

« Nous continuerons à soutenir ceux qui veulent acheter une voiture électrique ordinaire, mais ce n’est pas le travail de la communauté de financer l’achat des voitures électriques les plus chères et les plus belles pour ceux qui en ont les moyens », a justifié Trygve Slagsvold Vedum, ministre norvégien des Finances. Un modèle qui n’est pas si éloigné du système français qui revoit à la baisse le montant du bonus pour les voitures électriques dès lors que le prix dépasse les 45 000 euros.

Privilégier les mobilités douces

Alors qu’elle compte réduire à zéro ses ventes de véhicules thermiques dès 2025, soit avec dix d’avance sur l’objectif récemment validé par le Parlement européen, la Norvège ne veut pas considérer la voiture électrique comme une solution unique. L’idée est d’aller beaucoup plus loin en incitant les gens à s’orienter vers d’autres formes de mobilité : marche à pied, vélo ou transports en commun.

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« Les voitures électriques nous offrent des transports plus verts, mais elles ont aussi une concurrence intermodale claire avec les transports publics dans les zones urbaines. Nous devons rendre plus attractifs les déplacements en transports en commun, à vélo et à pied », a déclaré Jon-Ivar Nygard, le ministre norvégien des Transports.