Soutenue par les administrations, la technologie hybride rechargeable fait naître des voitures que nous n’imaginions plus voir. Et pourtant : Volkswagen propose le Touareg R eHybrid fort de 462 ch !
Encore marqué par la triste période du Dieselgate, Volkswagen marche sur des œufs en matière de motorisations. D’autant que l’étau se resserre au niveau des normes environnementales. Il n’est donc plus question de jouer avec les émissions de CO2. Si le diesel continue d’exister sur les modèles intermédiaires, le gros Touareg ne fait plus confiance qu’à la motorisation hybride rechargeable.
L’hybride rechargeable pour faire oublier le diesel
Initialement disponible avec un copieux V6 3,0 l TDI de 286 ch pour 182 g/km de CO2, ou même un exclusif V8 4,0 l TDI de 420 ch pour 260 g/km, le Volkswagen Touareg ne pouvait plus boire de l’huile lourde bien longtemps. Comme tous les gros SUV de sa catégorie, très appréciés par les sociétés, il n’est désormais disponible qu’en version hybride rechargeable.
Désormais équipé d’une batterie de 14,3 kWh de capacité nette, le Touareg se permet même de s’offrir une bonne dose de puissance en plus sans être inquiété par les autorités gouvernementales. Il atteint même des sommets avec, c’est l’objet de notre essai, l’une des plus puissantes Volkswagen de série : le Touareg R eHybrid de 462 ch pour 700 Nm de couple. Il passe alors devant le Touareg W12 TDI, dont les 450 ch sont encore gravés dans le livre d’histoire de la marque.
Une autonomie électrique mesurée
Aussi farfelu que la méthode de calcul de la norme WLTP pour les véhicules hybrides rechargeables, ce gros bébé équipé d’un V6 3,0 l essence et d’un moteur électrique passe sous tous les seuils radar avec 63 g/km de CO2 et une consommation moyenne de 2,8 l/100 km. C’est le résultat d’une autonomie électrique de 46 km (47 km en cycle urbain) qui lui permet d’abaisser son empreinte CO2.
Passons très rapidement, au sens propre comme au figuré, sur son autonomie électrique qui, même avec un pied léger comme le vent, ne dépasse pas les 30 km. On est loin des près de 70 km mesurés à bord du BMW X5 xDrive45e, qui embarque aussi une batterie de 24 kWh. Mais gageons que ce n’est pas tant la possibilité d’évoluer en mode 100 % électrique (et donc de recharger) qui attire la clientèle que la possibilité de profiter d’une copieuse puissance sans être flagellé par l’administration. Toutefois, elle se régénère assez rapidement avec un système AC de 7,4 kW (2 h sur Wallbox), quand certains concurrents plafonnent à 3,7 kW.
Un poids démesuré
On arrive donc rapidement à bout de la batterie du Touareg R eHybrid, où ses six cylindres reprennent la main. Et avec 2,5 tonnes sur la balance, pas de surprise au moment de faire les comptes côté consommations. Même avec du jus en réserve pour ne pas essouffler la pompe à essence en ville, le Touareg a affiché une consommation moyenne de 12,4 l/100 km lors de notre essai. Il se situe tout juste au-dessus du BMW X5 (11 l/100 km) et du Ford Explorer (10,1 l/100 km).
Pas de surprise ici avec une bonne dose de puissance qui incite à hausser le ton. Les reprises sont moins instantanées que dans un Tesla Model X de même catégorie, voire relativement ouatées, mais le 80-120 km/h en 3,9 s n’a pas à rougir. La retenue est toutefois de mise sur le réseau secondaire, où c’est davantage son gabarit handicapant qui limitera les excès plutôt que son comportement : si son poids est parfaitement caché derrière les maintiens de caisse, la physique rappelle à l’ordre. Le badge R n’est pas là que pour faire joli, mais n’attendez pas de lui un comportement bien sportif. D’autant qu’en adoptant cette technologie mécanique, le Touareg abandonne les roues arrière directrices.
Il a le feu « vert » de l’administration
Malmené par l’administration lors du Dieselgate, Volkswagen ne prend plus le risque de s’attirer les foudres de l’opinion publique et préfère « verdir » ses motorisations. Plus encore, avec son obsession pour les rejets de CO2, l’administration se prosterne devant une norme WLTP loufoque (du moins pour les hybrides rechargeables), et donne toute sa bénédiction au Volkswagen Touareg R eHybrid. Wolfsburg obéit et indique ce qu’on lui demande d’afficher sur ses brochures au chapitre des consommations.
Avec un ticket d’entrée à 93 500 €, le bonus écologique ne viendra pas adoucir le prix de ce gros bébé. Mais il profitera comme toujours de tous les autres avantages fiscaux, notamment pour les immatriculations professionnelles. C’est là sa seule porte de sortie pour continuer d’exister, puisque le V8 TDI serait frappé d’un malus de 30 000 € suffisant à le rayer de la gamme.
- Confort préservé
- Reprises consistantes
- Recharge AC de 7,4 kW
On a moins aimé
- Autonomie électrique limitée
- Masse considérable
- Gabarit pénalisant
Et un pousse-air de plus…
J’ai longtemps été convaincu qu’une motorisation hybride rechargeable avait pour principal but de réduire la consommation de carburant. La lecture des articles et des commentaires du site Automobile propre m’a appris que ce dispositif représentait surtout un remarquable avantage fiscal pour les entités d’ordinaire soumises à la taxe sur les véhicules de société [TVS]. Je ne sais pas combien consomme une VW Touareg dépourvue de moteur électrique. Peut-être consomme-t-elle effectivement plus que la version hybride (cela me choquerait). Mais tout de même ! Une consommation de 12,4 l est, dans tous les cas, phénoménale pour la plupart des véhicules qui n’ont pas été conçus pour offrir du plaisir à ceux qui les conduisent. Je pense aux 4×4, aux monospaces, aux SUV, aux ludospaces, à toutes ces voitures achetées pour des raisons utilitaires (grand coffre, modularité, etc.). Je suis sûr qu’il est possible de citer bien des voitures offrant à la fois toutes les qualités utilitaires de la VW Touareg et une consommation raisonnable sans même être équipées d’un moteur électrique. On pourra me rétorquer que la présence d’un tel moteur permet d’avoir l’autorisation de circuler dans les zones à faibles émissions [ZFE]. C’est vrai, mais cela ne justifie pas, à mes yeux du moins, une consommation de 12,4 l/100 km. Peut-être le rédacteur de l’article a-t-il eu le pied un peu lourd lors de l’essai, mais même une consommation 25 % moins élevée que celle obtenue m’aurait encore semblé excessive. Jusqu’à présent, je trouvais l’hybride rechargeable formidable. Maintenant, cela me semble présenter autant, sinon plus d’inconvénients qu’une motorisation thermique simple.
A force de faire n’importe quoi pour survivre on tend le bâton pour se faire battre.
Véhicule aberrant, d’un autre temps / siècle et qui plus est discrédite totalement les hybrides rechargeables.
Quel est l’intérêt de rapporter ce type d’info ?
Éloge indirect de Tesla ?
2,5 tonnes et 93000€ !!!
J’aurais préféré une batterie 3 fois plus grosse.
Je ne suis pas prêt de revendre la TMX pour acheter ce SUV du passé, je n’aime pas assez vw
Nul inutile d’en parler vieux pachyderme
Véhicule du passé.