Suzuki S-Cross Hybrid

Fini le mild hybrid, le S-Cross passe au full hybrid ! Quel apport réel pour la troisième génération du SUV urbain ? Pour le savoir, on a pris le volant des deux versions, traction et transmission intégrale AllGrip. Notre essai du Suzuki S-Cross Hybrid.

Chez Suzuki, ce ne sont pas les modèles hybrides qui manquent. Mais ils étaient essentiellement proposés en hybridation légère 48 V, tout comme le S-Cross par ailleurs. Le SUV compact se décline désormais en une alternative dite « full hybrid » en empruntant le moteur du petit frère Vitara. Soit le système maison avec un moteur électrique placé en sortie de boîte de vitesses robotisée. Direction la Camargue, entre routes et sentiers (AllGrip oblige !) pour essayer le nouveau Suzuki S-Cross Hybrid.

Le Suzuki S-Cross Hybrid côté look : SUV-isation marquée

Le Suzuki S-Cross entre dans sa troisième génération (on compte le premier SX4 de 2006). Et pour marquer le coup, Suzuki opère une modernisation radicale pour inscrire son SUV compact dans la tendance. Finies les petites lignes arrondies en douceur de la génération précédente, le Suzuki S-Cross Hybrid gagne en caractère. À l’avant : un capot plus plat ponctué d’une calandre verticale. Le contour de calandre chromé laisse place à une baguette chromée traversante, plus discrète. C’est plus musclé, plus agressif. À l’arrière : un hayon aux lignes plus brutes, et des feux « cristal » massifs. Voire un poil grossiers tant ils en imposent. Ils sont reliés par un bandeau noir, doublé d’une baguette chromée que l’on trouve être de trop ici. Les arches de roues deviennent anguleuses, en accord avec la nouvelle allure du petit SUV compact.

Petit oui, car même s’il est plus « viril » et valorisant, le Suzuki S-Cross Hybrid reconduit rigoureusement son format. Ses dimensions : 4,30 m de long pour 1,78 m de large et 1,58 m de haut. Soit un gabarit identique à l’extérieur, même si la nouvelle silhouette pourrait laisser penser le contraire. Notons que Suzuki tient à faire la distinction entre SUV compact et SUV urbain au sein de la gamme. Ceci afin de bien placer les 4,18 m de long du Vitara dans la catégorie « urbain ». Dans l’ensemble, ce nouveau S-Cross Hybrid bénéficie en tout cas de finitions et d’assemblages plutôt soignés. Des nouvelles lignes aux verreries, en passant par le style, c’est très propre. Chez Automobile Propre, on préfère tout de même l’avant et trois quarts, à l’arrière et trois quarts arrière. Qu’en pensez-vous ?

À bord : peu de changement, beaucoup de plastique

Le Suzuki S-Cross Hybrid nous accueille dans un habitacle tout à fait familier. L’intérieur ne change que très peu, et évolue essentiellement au niveau de la console centrale. Et ce surtout en partie haute, avec le nouvel écran multimédia de 7 ou 9 pouces. Celui-ci est mieux placé et plus accessible qu’auparavant, et donc plus agréable à utiliser. Le système reste en revanche tout juste correct en termes de fluidité et de réactivité. Ce n’est pas le pire de la catégorie, mais c’est loin d’être le plus véloce. Heureusement, il participe à la bonne intégration ergonomique du SUV compact, qui reste assez intuitif. Climatisation, commandes au volant, compteur… Pas grand-chose à redire. Seuls les poussoirs de part et d’autre du combiné font un peu trop à l’ancienne sur ce S-Cross Hybrid. Sinon tout est simple, facile et lisible. Et c’est finalement tout ce qu’on lui demande.

Vous l’aurez compris, là où le Suzuki S-Cross Hybrid pêche, c’est du côté des matériaux et de leur qualité. Sans surprise, la faute aux plastiques durs et brillants qui traversent tout l’habitacle. Seule la petite casquette de la planche de bord est moussée, le reste est dur, creux et résonant à souhait. Suffisamment pour nuire à la qualité perçue à bord. Un constat encore plus marquant lorsque l’on actionne les vitres électriques, dont l’arrivée en butée fait bouger tout le panneau de porte. Vraiment dommage. Niveau confort, les places arrière tirent parti de l’empattement de 2,60 m. Les passagers ont de l’espace aux genoux et à la tête, et sont bien installés. Plus loin derrière, c’est le coffre qui déçoit avec ses 293 litres, contre 430 auparavant. L’hybridation lui fait donc perdre 137 litres, ce qui le rend très juste pour un usage familial.

Performances et comportement : douceur exigée

D’un côté, le 4-cylindres essence 1.5 Dualjet double injection à distribution variable de 102 ch / 138 Nm. De l’autre, un moteur électrique de 33 ch / 56 Nm, situé en sortie de boîte de vitesses. Le tout pour une puissance cumulée de 115 ch pour ce Suzuki S-Cross Hybrid. Enfin, pas d’interminable transmission e-CVT mais bien une boîte robotisée à 6 rapports avec palettes au volant. Faisons simple : le SUV compact annonce un lissage de l’accélération lors des changements de rapports. Une promesse qu’il a du mal à tenir, puisque la rupture du couple est tout à fait perceptible et proportionnelle à la pédale d’accélération. Concrètement, il faudra adopter une conduite douce et détendue pour ne pas brusquer le S-Cross. Puissance contenue oblige, on monte rapidement dans les tours ce qui rend le tout à la fois rugueux et sonore. Et les palettes ne font pas une grande différence.

Le fonctionnement électrique reste quant à lui limité à quelque 3 km jusqu’à 135 km/h. Ceci grâce à la batterie hybride de 0,84 kWh / 140 V. Mais en douceur pour ne pas réveiller le moteur thermique ! La récupération d’énergie est, elle aussi, loin d’être silencieuse, avec un son de turbine à la décélération. On n’a jamais vraiment la sensation de rouler en EV. Pas de doute : le Suzuki S-Cross Hybrid se destine à une conduite très souple, sans jamais mettre le pied dedans. Là, le SUV est simple et agréable. Par contre, mention spéciale à l’efficacité de la transmission intégrale AllGrip. Sur les sentiers et dans la terre, le mode 4WD Lock est redoutable d’efficacité en distribuant le couple à 50/50 entre l’avant et l’arrière. Grip et maîtrise permanents ! Un gage d’efficacité pour les propriétaires qui auront besoin de faire face à différents terrains.

Consommation du Suzuki S-Cross Hybrid : 4,9 l/100 km

Pas de doute : le Suzuki S-Cross Hybrid n’est pas fait pour la conduite dynamique. L’agrément moteur/transmission est très moyen, et les performances limitées : 0 à 100 en 12,7 secondes, 175 km/h maxi. Même le maintien dans la voie est timide. Sans oublier l’alerte sonore peu sensible qui nous demande de reprendre le volant… Alors même qu’on le tient fermement. On notera aussi un SUV un peu sec sur les raccords, malgré des jantes encore raisonnables de 17 pouces. Heureusement, la souplesse au volant paye tout de même en matière de consommation. Nous sommes descendus à 4,9 l/100 km en transmission intégrale ! En forçant un peu moins la conduite économique, nous nous sommes maintenus autour de 5,1 l/100 km. Ceci au régulateur constant entre ville et voies rapides, en étant deux à bord. L’écart de consommation est en tout cas très faible entre les deux versions du S-Cross Hybrid.

Mais alors, qu’a-t-il de plus que la concurrence ce Suzuki S-Cross Hybrid ? Dans les faits, pas grand-chose, surtout en version deux roues motrices. Le Renault Captur E-Tech par exemple est plus puissant et mieux fini. Le Toyota Yaris Cross est un peu moins habitable de l’arrière, mais plus volumineux côté coffre. Dans la même famille, le mild hybrid 1.4 Boosterjet développe 129 ch pour 0,1 l/100 km de plus. Et 2 800€ de moins à finition équivalente. Sauf qu’il est uniquement disponible en transmission manuelle. Le nouveau S-Cross Hybrid est en tout cas un choix pragmatique : un SUV aux performances contenues, efficace au quotidien et où on en a besoin. Reste qu’à partir de 31 890€ (36 290€ en AllGrip), il faudra vraiment vouloir la boîte auto et l’espace à bord. Car sans ça, le Vitara situé juste en dessous vous suffira largement.

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