Dévoilé à l’automne 2016 au Salon de Los Angeles, le Jaguar I-Pace a été commercialisé deux ans plus tard. Avant de monter à bord, nous nous attendions bien à une présentation premium, mais sans certitudes sur le comportement routier du véhicule.

Le modèle essayé

À part quelques retouches, le Jaguar I-Pace conserve aujourd’hui ses lignes de 2018. Avec une empreinte au sol de 4,68 x 2,01 m, pour une hauteur de 1,57 m, il s’inscrit dans les SUV électriques familiaux. L’exemplaire à notre disposition bénéficie de la finition haut de gamme HSE.

Permettant d’échapper au blanc Fuji de série, un bleu Portifino, facturé en option 1 048 euros, habille sa carrosserie. Le nuancier des teintes métallisées maison propose également au même prix du noir, du rouge, du gris. Pour une meilleure luminosité à l’intérieur, notre modèle d’essai est coiffé d’un toit panoramique fixe proposé à 1 418 euros.

En remplacement des jantes en alliage de 20 pouces, notre Jaguar I-Pace s’appuie sur des modèles 22 pouces Style 5056 en finition diamant avec contraste gris foncé (+ 2 772 euros). Attention, en effectuant ce choix, s’ajoute automatiquement la suspension pneumatique à gestion électronique (+1 625 euros).

Deux moteurs

La motricité intégrale du Jaguar I-Pace EV400 est assurée par deux moteurs développant chacun 147 kW (200 ch), l’un installé entre les roues avant, et l’autre au niveau du train arrière. L’ensemble offre une puissance cumulée de 294 kW (400 ch), pour un couple maximal de 696 Nm. De quoi boucler le 0 à 100 km/h en 4,8 s, avant d’approcher la vitesse de pointe fixée à 200 km/h.

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Cette motorisation est alimentée par une batterie lithium-ion d’une capacité énergétique brute de 90 kWh, pour 84,7 kWh exploitables. L’autonomie WLTP en cycle mixte est annoncée par Jaguar entre 408 et 470 km. Sur son site Internet, elle est à 448 km pour un I-Pace EV400 en finition HSE. Mais avec les options, et en particulier les jantes de 22 pouces relativement pénalisantes, les chiffres descendent à 420 km.

À noter que ce SUV électrique peut tracter une remorque jusqu’à 750 kg.

Coffres

Derrière un grand hayon, un volume de 505 litres qui grimpe à 1 163 l en rabattant les 3 dossiers de la banquette. Le plancher libéré sur le Jaguar I-Pace est alors quasiment plat sur sa longueur qui passe de 0,967 à 1,797 m.

Un double fond permet de loger quelques bricoles, dont les câbles de recharge. Ces derniers peuvent également prendre place dans le frunk sous le capot.

Le confort des passagers à l’arrière

Les passagers installés à l’arrière du SUV électrique de la marque britannique peuvent profiter d’un espace maximal aux jambes de 0,89 m. Avec la possibilité de glisser les pieds sous les sièges avant. Les genoux seront alors bien éloignés des dossiers. Grâce au toit panoramique, la hauteur sous pavillon gagne ici 7 cm.

La banquette devrait apparaître assez moelleuse et bien dessinée aux deux occupants assis aux extrémités. Ils disposeront de rangements, de prises électriques (12 V type allume-cigare, USB-C), et de la possibilité d’adapter individuellement la ventilation de la climatisation 4 zones (+999 euros).

Il vaudra mieux limiter la place centrale, assez étroite, à un usage ponctuel de dépannage. Le reste du temps, elle permettra de déployer un généreux accoudoir percé de 2 porte-gobelets. Les contreportes témoignent d’une présentation globale très soignée sur le I-Pace. « Je pense que c’est ce qui se fait de mieux en termes de finition dans la catégorie », admire Maxime Fontanier.

Le point de vue du conducteur

« À l’avant de ce modèle d’essai, la présentation est tout simplement somptueuse », s’enthousiasme notre essayeur. Le tableau de bord se pare de différentes matières : parties rembourrées, plastiques en noir laqué, pièce façon aluminium, etc.

Cette présentation dite Ebony contraste avec la sellerie Performance en cuir Windsor clair Light Oyster. Le tout forme un style accessible contre 1 430 euros. Les sièges électriques sont chauffants et ventilés, avec mémoire de position pour le conducteur. Les passagers installés à l’avant ont à leur disposition, eux aussi, des prises USB-C et 12 V ainsi que de nombreux rangements.

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Le volant de l’I-Pace est réglable en hauteur et en profondeur. Derrière lui, l’apparence de l’écran numérique peut être modifiée. Les informations principales qu’il délivre sont reprises au besoin en affichage tête haute. À sa droite, la tablette tactile se montre très réactive. Elle est compatible Android Auto et Apple CarPlay par WiFi : pas besoin de brancher votre smartphone. La Finition HSE apporte du volume avec l’excellent système audio Meridian Surround.

Les premiers tours de roue

Avant d’appuyer sur l’accélérateur du Jaguar I-Pace, il convient de le démarrer en actionnant la touche Start et de sélectionner le sens de marche au moyen d’un bouton. Notre modèle d’essai bénéficie de la suspension pneumatique active à gestion électronique avec laquelle est associé le mode de conduite AdSR (Adaptive Surface Response).

Ce dernier, sélectionné par Maxime Fontanier lors de ses essais, adapte les paramètres du moteur et des freins en fonction de l’environnement du véhicule. Les deux nouvelles options ajoutent 1 337 euros au prix de notre SUV électrique. « J’ai le meilleur châssis possible pour cette voiture », commente-t-il.

La hauteur de caisse peut être modifiée à la demande. Ce qui permet de franchir certains obstacles, et, au besoin, de monter sur des trottoirs assez élevés. À 12,75 m, de mur à mur, le diamètre de braquage ne facilite pas les manœuvres. En revanche, la caméra de recul nettoyante offre une belle définition. À côté d’elle, lors des marches arrière, une vue du dessus. Appuyée par de bons rétroviseurs, elle sera utile pour pallier une visibilité centrale limitée.

Sur routes sinueuses

C’est sur l’écran tactile que se règle la puissance de régénération selon deux scénarios : ralentissement léger ou conduite de type « One Pedal » qui permet de fortes décélérations, jusqu’à l’immobilisation au besoin. Ce fonctionnement est justement idéal pour chatouiller le Jaguar I-Pace sur des routes sinueuses.

Nous allons vite nous apercevoir que le SUV électrique sait très bien cacher ses plus de 2 200 kg sous un caractère très dynamique. Peu de roulis dans les virages, une suspension qui excelle sur les revêtements dégradés, un engin qui accélère et freine fort, servi par de gros disques ventilés (350 mm à l’avant, 325 mm à l’arrière). « C’est très bien au niveau de la direction, on a un bon feeling au niveau de la pédale des freins », juge notre essayeur.

C’est une belle découverte ! « Avec les 22 pouces et les Pirelli, j’ai un grip ! C’est une ventouse la voiture », lâche l’homme à la casquette. L’I-Pace se montre par exemple moins sous-vireur que la Hyundai Ioniq 5, et s’inscrit bien dans les courbes. « Je m’attendais à quelque chose de beaucoup plus pataud », avoue Maxime Fontanier.

Autoroutes et consommations

Amener sur l’autoroute le SUV électrique de Jaguar va nous apporter d’autres bonnes surprises. En particulier, peu de bruits d’air et de roulements, même au-delà de 130 km/h. Le mode Performance s’accompagne d’effets sonores dans les accélérations, comme si vous conduisiez une sportive thermique.

De façon plus sage, le régulateur actif de vitesse adapte l’allure du I-Pace à celle du véhicule qui précède, y compris dans les bouchons. L’ergonomie des commandes au volant pour les aides à la conduite est excellente. Revers de la médaille, l’engin se montre énergivore, avec une consommation qui peut facilement dépasser les 30 kWh/100 km sur autoroute. Ce qui réduira l’autonomie à 250-260 km.

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Au mieux, avec le pied très léger, dans des conditions favorables, et avec les jantes de 18 pouces de série sur la finition S, il sera difficile de descendre en dessous des 18 kWh/100 km. Ce qui permettrait de friser l’autonomie en cycle mixte annoncée par le constructeur. « C’est plus confortable qu’un Tesla Model Y, mais c’est beaucoup plus gourmand », compare notre essayeur.

Recharge

Lors de nos essais, nous avons plutôt l’habitude de ne pas parvenir à atteindre la puissance maximale de recharge en courant continu. Le Jaguar I-Pace nous a montré l’inverse. Alors qu’il peut sur le papier accepter jusqu’à 104 kW, nous avons vu les chiffres monter au-delà des 114 kW dans une station Ionity. Et ce, avec une courbe de recharge assez progressive.

Retrouver dans la batterie un niveau de 80 % d’énergie ne devrait pas prendre plus de 35-40 minutes. Ce qui apparaît raisonnable pour voyager de manière ponctuelle. À noter que depuis son évolution de 2020, le SUV électrique de la prestigieuse marque embarque un chargeur AC 11 kW.

Tarifs

Déjà très bien doté, en particulier au niveau des assistances à la conduite, le Jaguar I-Pace EV400 en finition d’entrée de gamme S démarre à 81 200 euros. Selon le site Internet du constructeur, au 4 mai 2022, il faudra aligner au minimum 95 810 euros pour s’offrir le luxe de la présentation HSE. Puis ajouter encore de l’ordre de 12 000 euros avant d’atteindre le niveau d’équipement de l’exemplaire que nous avons essayé.

« L’image de marque Jaguar, et surtout la qualité de fabrication, peuvent justifier un tel niveau tarifaire », conclut Maxime Fontanier.

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