New Motion, Chargemap Pass, Kiwhi Pass… de nombreux badges permettent de faciliter l’accès aux bornes de recharge.

Pour recharger en dehors de chez soi ou de son lieu de travail, il faut se rendre sur les bornes publiques. Il existe des dizaines de réseaux en France et en Europe et autant de badges pour accéder aux services. Comment s’y retrouver ? Automobile-Propre démêle le fonctionnement de cet univers pas toujours simple à utiliser.

Recharger sur une borne publique n’est malheureusement pas aussi facile que de faire un plein de carburant. Principalement pour des raisons financières, tous les réseaux de bornes ne proposent pas de paiement direct par carte bancaire et rarissimes sont ceux qui permettent de payer en espèces. En attendant leur évolution et simplification, le plus pratique est actuellement de posséder un badge d’un opérateur de mobilité. Plusieurs sociétés offrent la possibilité de ne posséder qu’un seul badge pour avoir accès à un grand nombre de réseaux en France et en Europe.

Les badges d’opérateurs de mobilité

Parmi les plus importantes figurent Chargemap (Chargemap Pass), Easytrip (KiWhiPass) et New Motion. (NDLR : dans un souci de transparence, notez que la première est dirigée par Yoann Nussbaumer, qui est aussi directeur de la publication d’Automobile-Propre).

Toutes proposent un badge d’accès RFID qui permet d’accéder à divers réseaux de bornes déployés par des collectivités, syndicats locaux d’énergie, supermarchés, constructeurs, fournisseurs d’énergie, etc… Chargemap revendique par exemple plus de 100 réseaux accessibles, Easytrip plus de 90 et New Motion affirme offrir accès au « plus vaste réseau de recharge d’Europe ».

Ces entreprises sont des « opérateurs de mobilité ». En clair, elles fournissent un service d’accès et de facturation aux bornes mais ne sont pas impliquées dans leur installation ni dans leur entretien. Tout se fait à distance : lorsque vous passez votre badge sur le lecteur de la borne, vous êtes identifiés et le paiement ou l’activation de la charge (si elle est gratuite), est automatiquement lancé puis enregistré sur votre compte client. Les modes de facturation diffèrent selon l’opérateur de mobilité et le réseau de borne sur lequel vous vous branchez. Normalement, tous les tarifs sont affichés à l’avance sur la borne et/ou communiqués par l’opérateur de mobilité.

 

Différents badges d’accès à la recharge – Jean-Baptiste Erceau – Groupe Facebook “voiture électrique”

Plusieurs modes de facturation

Au niveau de la facturation, plusieurs systèmes cohabitent et il n’est pas toujours simple de s’y retrouver. On peut ainsi être facturé à la quantité d’énergie rechargée (au kWh), au temps passé branché sur la borne, au temps passé à recharger, au forfait (par exemple, 3 heures de charge pour 2 euros) ou via une combinaison (par exemple, au kWh + au temps passé à occuper la borne au-delà d’une certaine durée pour éviter les abus). En plus du coût de la recharge, les opérateurs de mobilité se prélèvent souvent une commission afin de financer leur fonctionnement. Cette commission peut être intégrée d’office dans le prix total ou ajoutée sous forme de forfait (par exemple, 50 centimes par lancement de charge).

En général, recharger via un badge d’opérateur de mobilité coûte donc plus cher qu’en utilisant directement le badge du gestionnaire de la borne. Sur le réseau Corri-Door d’Izivia qui équipe de nombreuses aires d’autoroute en France, la recharge est par exemple facturée 1 euro par tranche de 5 minutes en passant par le badge du gestionnaire. Via le Chargemap Pass, l’un des opérateurs de mobilité qui permet d’accéder à ce réseau, elle est facturée 26 centimes par minutes + 1,5 euros par charge. Une différence visible sur un grand nombre de réseaux.

Le paiement par carte bancaire

Si les bornes proposant un paiement direct via un terminal de carte bancaire sont encore rares, nombreuses sont celles qui permettent de le faire à travers une application ou un site internet. Il suffit de scanner un code barre apposé sur la borne pour être redirigé vers une page de paiement par carte bleue. La recharge est ainsi automatiquement autorisée à distance.

Un exemple : sur le réseau « Simone » opéré par le syndicat d’énergie des Bouches-du-Rhône (SMED13), 3 heures de recharge coûtent 16,20 euros avec le Chargemap Pass contre 6,90 euros pour un utilisateur abonné et 12 euros pour un paiement par carte via l’application smartphone dédiée.

Une borne affichant les modes de paiement – Tof Mac Grant – Groupe Facebook “voiture électrique”

Les moyens de paiement alternatifs

Enfin, certains réseaux de bornes proposent des moyens de paiement alternatifs pas toujours très pratiques ni avantageux. Le réseau Corri-Door permet notamment d’acheter une carte d’accès en station-service moyennant 20 euros et incluant deux recharges de 30 minutes. Plus rarement, des réseaux exigent le dépôt d’une pièce d’identité pour obtenir un badge d’accès ou un pré-paiement en boutique.

Si les badges d’opérateurs de mobilité sont pratiques pour accéder à un très grand nombre de réseaux avec un seul et unique badge, cet argument ne suffit pas pour certains conducteurs de voitures électriques. Nombreux sont ceux qui préfèrent jongler entre plusieurs dizaines de cartes d’opérateurs de bornes pour réduire les frais. Sachez que si vous achetez une voiture électrique neuve, la majorité des constructeurs fournissent gratuitement un badge d’opérateur de mobilité. Jaguar offre le Chargemap Pass alors que Nissan, Renault, Hyundai et Volkswagen incluent le KiWhipass.

L’exception Tesla

Fidèle à sa philosophie, Tesla ne propose aucun badge. Son réseau de superchargeurs ne nécessite en effet aucune carte ni action quelconque de l’utilisateur. Les Model S, X et 3 sont automatiquement identifiées lors du branchement.

Pour les propriétaires ne bénéficiant pas de la recharge gratuite, les frais sont facturés directement sur leur compte client Tesla préalablement renseigné. Malgré cet avantage, nombreux sont les possesseurs de Tesla équipés d’un badge d’opérateur de mobilité. Un outil pratique pour recharger en dehors des superchargeurs et notamment sur les bornes ultra-rapides Ionity qui se déploient un peu partout en Europe.