Le port de recharge d’un Mini Countryman PHEV.

Équipés de deux moteurs, l’un à essence et l’autre électrique, les véhicules hybride-rechargeables bénéficient généralement d’une autonomie « zéro émissions » d’environ 50 kilomètres… à condition de recharger ! En effet, la liberté et les avantages fiscaux offerts par cette catégorie de véhicule incite certains conducteurs à oublier de recharger régulièrement la batterie. Un comportement peu respectueux pour l’environnement mais également nuisible au véhicule. On vous explique pourquoi.

Ne plus consommer d’essence

La batterie des véhicules hybride-rechargeables est dimensionnée pour correspondre à la majorité des trajets domicile-travail. Une cinquantaine de kilomètres d’autonomie en mode 100% électrique suffisent en effet à de nombreux utilisateurs. En rechargeant tous les soirs, il est donc possible de ne jamais consommer la moindre goutte d’essence au quotidien ! Le trajet est plus long que la moyenne ? Une prise sur le parking du lieu de travail suffit pour recharger de quoi rentrer à la maison. Généralement, une recharge complète nécessite de 2 à 4 heures sur une prise domestique. Un avantage considérable qui impose d’avoir accès à une prise et de prendre quelques secondes pour brancher.

Pour s’affranchir de la Taxe sur les véhicules de société (TVS), certaines entreprises utilisent des véhicules hybride-rechargeables… sans les recharger. Un achat simplement motivé par le rabais fiscal, qui anéantit l’utilité et l’intérêt environnemental de ce type de véhicule. En effet, sans recharger, le moteur essence est principalement utilisé pour propulser le véhicule. Résultat : la consommation augmente et le véhicule hybride-rechargeable devient un simple véhicule hybride.

Sur autoroute et batterie vide, un Mitsubishi Outlander PHEV consomme par exemple autour de 8 litres / 100 km en moyenne. Un chiffre qui peut baisser à environ 5 litres / 100 km si la batterie est pleinement chargée. Sur les trajets courts, d’une consommation nulle en carburant l’on passe à environ 4 litres / 100 km voire davantage selon le profil de l’itinéraire et le style de conduite. Il faut donc penser la voiture hybride-rechargeable avant tout comme un véhicule électrique.

Le système hybride-rechargeable de la Volkswagen Passat GTE.

Conserver une batterie en bonne santé

D’une capacité 8 à 10 fois supérieure aux véhicules hybride classiques, la batterie des voitures hybride-rechargeables doit être correctement utilisée pour garantir sa longévité. Le freinage et les décélérations ne suffisent pas pour la recharger entièrement. Ainsi, les batteries d’hybride-rechargeables rarement chargées stagnent à un niveau situé autour de 15%. Comme pour les batteries d’ordinateur ou de téléphone portable abandonnées déchargées, elles peuvent s’oxyder et perdre beaucoup de leur efficacité.

Une anecdote présentée aux médias par un cadre de Mitsubishi alerte sur le phénomène : celui-ci explique avoir reçu en service après-vente un Outlander PHEV dont la batterie était tombée en panne. En 40.000 kilomètres parcourus, le client mécontent n’avait jamais rechargé son véhicule. Le câble de recharge fourni était resté emballé dans son film plastique d’origine. Toujours sous garantie, la batterie a été remplacée mais le bilan environnemental du véhicule s’est évidemment aggravé.

La trappe de recharge d’une Mitsubishi Outlander PHEV.

Respecter l’environnement et la santé de tous

Ça n’est plus une option, un sous-thème. Oui, l’impact environnemental d’un véhicule doit désormais faire parti des premiers critères dans la décision d’achat. Rouler en véhicule électrifié est une chance. En effet, si les prix ne cessent de chuter, les voitures hybride-rechargeables demeurent bien plus coûteuses que leur équivalent 100% essence ou diesel. Peu d’automobilistes peuvent s’en offrir. Ne pas les recharger par choix délibéré est un acte irresponsable sur le plan environnemental et sanitaire.

L’assemblage d’un véhicule hybride-rechargeable mobilise davantage de ressources naturelles et humaines qu’un véhicule classique. Batterie, moteur électrique, transformateurs, électronique, câbles : autant d’éléments qui n’ont d’intérêt que si on les utilise. En roulant en mode 100% électrique au quotidien, leur impact est rapidement compensé par l’absence d’émissions polluantes à l’échappement. Brancher d’un simple geste d’une vingtaine de secondes pour sauver le climat et nos poumons, ça vaut le coup !