Une commission mise en place par le gouvernement d‘Angela Merkel proposerait de fixer des quotas de vente pour les voitures électriques et hybrides rechargeables : 25% en 2025 et 50% en 2030. La vitesse sur les autoroutes allemandes serait limitée à 130 km/h, des taxes supplémentaires frapperaient la vente des carburants et l’avantage fiscal des véhicules diesel serait progressivement aboli.

En outre, l’achat des voitures les plus polluantes pourrait donner lieu à une surtaxe de plusieurs centaines d’euros pour financer des primes de 8.000 euros dont bénéficieraient les acquéreurs de voitures électriques.

Pour rappel, aucune limitation de vitesse ne s’applique en Allemagne sur bon nombre de portions d’autoroutes. Et l’introduction d’une telle limitation généralisée pourrait faire l’effet d’un tsunami.

Ces décisions radicales envisagées par la « Plate-forme nationale pour l’avenir de la mobilité » (NMP)  auraient pour but de permettre au pays d’atteindre ses objectifs climatiques dans le secteur des transports, le seul qui au cours des dernières années a enregistré une augmentation des émissions de CO2. Le document publié par cette commission précise que les mesures projetées ont pour objectif de décourager l’usage des véhicules thermiques au bénéfice des voitures électrifiées et des modes de transport alternatifs que sont le rail, le vélo et la marche.

Précisons toutefois qu’à l’heure actuelle il ne s’agirait encore que d’hypothèses de travail sur lesquelles planchent cette commission composée de 20 experts représentant l’industrie, les municipalités et des associations spécialisées en mobilité et environnement. Le groupe devra remettre son rapport final fin mars. Celui-ci servira de base au ministre des transports pour formuler les mesures urgentes qu’il proposera d’inclure dans la loi sur la protection du climat. Une loi que l’Allemagne devrait adopter avant la fin de cette année.

Plusieurs voix s’élèvent déjà outre-Rhin pour critiquer les mesures envisagées. Un expert en transports du parti libéral FDP agite la menace de l’éclosion d’un mouvement des gilets jaunes comme en France et va jusqu’à mettre en doute la possibilité de prendre des mesures pour la protection du climat.

Le ministre des transports lui-même aurait qualifié certaines mesures comme la limitation de vitesse à 130 km/h de « socialement et économiquement irresponsables » ! Le vice-président du groupe des verts au parlement a quant à lui déclaré que les bonnes questions sont à présent abordées. « D’ici 2030 la moitié des 45 millions de voitures actuelles ne pourront plus émettre d’émissions polluantes ou avoir disparu » a-t-il ajouté.