Une nouvelle réglementation européenne incite certaines stations-service à afficher le tarif des énergies rapporté aux 100 kilomètres. L’objectif est de favoriser l’électrique, qui revendique un coût très faible face aux carburants conventionnels.

« Sans Plomb 95-E10 : 8,40 €, Gasoil : 6,30 €, GPL : 7,10 €, GNV : 6,70 €, Hydrogène : 11,30 €, Électricité : 2,90 € ». Voilà ce qui devrait bientôt figurer sur les totems lumineux de certaines stations-service. Il ne s’agit bien évidemment pas des tarifs au litre ou au kilowattheure, mais d’une indication sur le coût d’énergie pour 100 km parcourus. Entrée en vigueur le 7 décembre 2020, une Directive européenne propose en effet aux distributeurs de les afficher, en supplément des prix unitaires habituels.

L’objectif est de « sensibiliser davantage les consommateurs et d’assurer une transparence des prix des carburants », mentionne le texte de la Commission européenne. Très favorable à l’électrique, cette comparaison de coûts d’utilisation doit inciter les automobilistes à opter pour le zéro-émission. Mais comment sont-ils calculés ?

Une équation approximative

Ces tarifs rapportés aux 100 km sont obtenus à partir de la moyenne des consommations officielles des trois modèles de véhicules les plus vendus de l’année précédente, pour chaque énergie. La valeur est ensuite multipliée par le prix moyen unitaire du carburant sur les trois derniers mois précédant l’affichage. Une équation purement indicative qui permet d’avoir un aperçu approximatif des prix à l’usage de toutes les énergies disponibles.

L’électricité étant rarement distribuée en station-service, le prix moyen retenu est celui du kWh domestique. Une base de calcul trompeuse selon le président des distributeurs de carburant au sein du CNPA (Conseil national des professionnels de l’automobile). « On ne peut pas confronter un prix de l’électricité à domicile avec un prix du carburant en station, qui prend en compte d’autres facteurs de coûts », a expliqué Francis Pousse à BFMTV.

La comparaison n’aurait en effet pas été si favorable à l’électrique si elle s’était basée sur les tarifs particulièrement élevés de certains réseaux de recharge publics. La directive doit être adaptée au droit français en juillet 2021. Seules les plus grandes stations-service seront concernées, soit environ 10 % des 11 000 recensées en France.