Citroën Ami

Livrable depuis l’été dernier, le quadricycle électrique Citroën Ami connaît actuellement une très lourde campagne de rappel. Si la liste des défauts à corriger a fait naître bien des critiques, les premiers adoptants sont quelques-uns à reconnaître le grand professionnalisme du constructeur pour gérer la crise. Ainsi Didier Asso des environs de Montpellier et Jean-Christophe Gigniac installé dans le bassin d’Arcachon.

Des serrures jusqu’aux freins et la batterie

Les contrôles autour de la Citroën Ami portent sur 7 points. Au sujet des systèmes d’ouverture et fermeture des portes, un changement des serrures est prévu. Pour résoudre les problèmes d’étanchéité de l’habitacle : injection d’un joint au niveau du pavillon et réglage des portières. Le blocage potentiel du moteur d’essuie-glace sera effacé avec un changement de la pièce. Une visite du soubassement permettra d’écarter des faiblesses au niveau des soudures.

Deux interventions sont programmées sur le système de freinage. Avec le premier, le répartiteur sera changé si nécessaire pour une bonne efficacité. Idem concernant le capteur de frein à main qui pouvait être la cause d’un défaut de recharge de la batterie.

Enfin, l’intégralité du système électrique du véhicule sera vérifiée. Cette dernière opération inclura une mise à jour du logiciel de pilotage de la batterie. Et ce, pour optimiser son fonctionnement.

Des utilisateurs aguerris

Nos 2 interviewés sont des utilisateurs réguliers de véhicules électriques. Ils ont chacun possédé et utilisé plusieurs modèles branchés. Ils ont d’ailleurs le Renault Twizy comme point commun, acheté en occasion dans les 2 cas.

Didier Asso a exploité le sien entre 2017 et 2020. « Le Twizy était très pratique pour me rendre à Montpellier. Pas de problème pour se garer, je le plaçais en perpendiculaire par rapport au trottoir. Ce que je fais d’ailleurs aussi avec la Citroën Ami. Ma fille grandissant, le Twizy devenait trop juste. Quand elle avait sport, il aurait presque fallu que je choisisse entre l’emmener avec moi, ou la laisser pour embarquer ses sacs », témoigne-t-il.

Chez Jean-Christophe Gigniac, le quadricycle du Losange n’aura fait qu’un court séjour, pas plus de 6 mois. « Nous venions de le recevoir quand Citroën a annoncé la commercialisation de l’Ami », explique-t-il.

Match Twizy – Ami

Même si le présent article n’est pas un comparatif entre les 2 quadricycles Renault Twizy et Citroën Ami, difficile de passer à côté de l’exercice.

« Être assis l’un derrière l’autre dans le Twizy rend sa conduite stressante. Au moins avec l’Ami, un peu plus nerveuse, nous pouvons être côte à côte. Et pourtant, elle n’est pas beaucoup plus large. Mais sa carrosserie englobe les roues, permettant d’obtenir un habitacle relativement spacieux. Un effet accentué par le pare-brise éloigné des occupants, et le toit en verre. J’aurais toutefois préféré qu’il soit ouvrant, comme sur le concept », détaille Didier Asso.

C’est un convaincu de la petite mobilité électrique. « Je travaille à 3 kilomètres de chez moi. Un quadricycle me suffit. J’utilise aussi des trottinettes, gyroroues, gyropodes, skateboards électriques, en privilégiant la fabrication française quand c’est possible », poursuit-il.

Citroën Ami

Petite à l’extérieur mais gigantesque à bord

« En bref, l’Ami semble petite vue de l’extérieur. Mais elle est gigantesque à l’intérieur. Ses généreux rangements sont bien étudiés. Un sac de courses peut prendre la place derrière les sièges. Et un autre à l’endroit prévu pour un bagage cabine. Le filet vide-poche est carrément un vide-placard : je peux y ranger mon blouson », s’amuse Didier Asso

Jean-Christophe Gigniac n’apprécie pas non plus l’implantation des sièges des occupants sur le quadricycle électrique de Renault. « Le Twizy est très bien fini, très qualitatif par rapport à l’Ami. Mais il est moins sympa à utiliser. Du fait de l’absence de vitres et de la position l’un derrière l’autre. Ma fille préfère 100 fois le quadricycle de Citroën », compare-t-il.

Numéro 49

Dès qu’il a su que les précommandes étaient ouvertes pour l’Ami, Didier Asso s’est précipité pour réserver son exemplaire.

« J’ai reçu le numéro 49 en août dernier. En finition Vibe, avec barres de toit, le haut de gamme. Je suis un des premiers à avoir pris possession de cet engin. Il y a eu un petit couac à la livraison. La date a été avancée. Puis repoussée à celle d’origine. Comme j’avais vendu ma Twizy en 2 heures, je me suis retrouvé 15 jours sans petite voiture », rapporte-t-il.

Jean-Christophe Gigniac a commandé la sienne plus tardivement. « J’ai passé l’ordre le 1er septembre 2020 chez Darty. J’ai reçu mon exemplaire fin novembre ou début décembre », se souvient-il.

Des problèmes très rapidement

« L’Ami avait à peine 200 kilomètres quand j’ai rencontré un premier problème. J’ai branché, et rien ne se passait. J’ai appelé Citroën Assistance. Le concessionnaire de Montpellier est venu la chercher chez moi. Elle a été immobilisée 15 jours. Des ingénieurs sont venus de Paris. À partir de là, Citroën a décidé de changer de modèle de chargeur », révèle Didier Asso.

Jean-Christophe Gigniac a également connu un premier défaut très vite : « Tout le système de fermeture des portes fonctionne mal. La gâche peut rester bloquée. La porte ne ferme donc pas. À l’inverse le bouton d’ouverture peut rester enfoncé et coincé dans la carrosserie. On a pris l’habitude de laisser la fenêtre entrouverte pour pouvoir ouvrir la porte. C’est plus sûr ».

Citroën Ami

Autres anomalies rencontrées

« J’ai connu un rappel de Citroën concernant le câble de frein à main. On m’a conseillé de ne pas me garer dans une rue en pente. En attendant le changement de la pièce. J’habite justement une rue en pente. Mon 3e problème avait à nouveau un rapport avec la recharge. Par -4 °C à l’extérieur, j’avais un message d’anomalie. Il m’indiquait que la température était trop élevée. Il s’agissait d’un bogue de logiciel. Une mise à jour a été faire pour régler cela. En revanche, je n’ai pas connu de problème d’étanchéité. Même sous les violents orages que nous connaissons ici, dans le Sud », liste Didier Asso.

En Gironde, où réside Jean-Christophe Gigniac, la suite a été très différente : « Nous n’avons pas connu de problème de chargeur ou de batterie. Mais des phares qui éclairaient trop haut. Concernant l’étanchéité, rien au niveau du toit. En revanche, des projections qui volent à l’intérieur. Du fait de l’absence de garde-boue sur les passages de roue ».

De l’amateurisme ou professionnalisme

Nos 2 interviewés s’accordent pour dire que la Citroën Ami a été mal testée. Et sans doute développée à la va-vite. « Est-ce en raison de la pandémie de la Covid-19 ? », interroge Didier Asso.

« Personnellement, je trouve que la vente, c’était limite de l’amateurisme. Mais avec la campagne de modernisation, Citroën fait vraiment les choses en grand. Trois centres ont été mobilisés. Les Ami vont être récupérées à domicile. On pourra en avoir une en prêt en attendant. Et j’ai déjà reçu mon bon de réduction Fnac de 100 euros », apprécie Jean-Christophe Gigniac.

« Citroën met vraiment les moyens. Ça va leur coûter une fortune ! Tous les bénéfices des premiers exemplaires vendus vont y passer. Ils reconnaissent qu’ils ont été nuls, et vont revoir la voiture de A à Z. L’application développée pour suivre à distance l’état d’avancement des travaux sur son Ami est bien foutue », met en avant l’Héraultais.

Ils gardent confiance

« Un problème avec un chargeur, j’en ai connu un également rapidement avec le Renault Twizy. Changé rapidement. La concession de Montpellier me renvoie maintenant à Nîmes. Hors d’autonomie de l’Ami. Le garage de l’Hérault est pourtant agréé “Véhicules électriques”, mais pas pour l’Ami. J’ai connu ça aussi chez Renault. Des établissements agréés Z.E. n’intervenaient pas sur les Twizy. Je reste optimiste, mon Ami sera au top quand elle reviendra dans 3 ou 4 semaines », assure Didier Asso.

« Certains sont très énervés sur le groupe Facebook consacré à la Citroën Ami. Ma fille n’en a pas besoin pour aller travailler. Ça aide à patienter plus calmement. Des problèmes sur des voitures, ce n’est pas nouveau. Et sur les thermiques récentes, c’est parfois un casse-tête pour y remédier. J’ai connu il n’y a pas très longtemps une situation où des ingénieurs de Jeep étaient incapables de résoudre un problème sur une Renegade », conclut Jean-Christophe Gigniac.

Citroën Ami

Automobile Propre et moi-même remercions vivement Jean-Christophe Gigniac et Didier Asso. Pour leur disponibilité, et la rapidité avec laquelle ils ont donné suite à notre sollicitation de témoignage.