Les trois marques de l’Alliance viennent de révéler une nouvelle feuille de route stratégique baptisée Alliance 2030. À l’heure des synergies, Renault, Nissan et Mitsubishi axent leurs développements sur les voitures électriques avec 35 nouveaux modèles attendus d’ici 2030.

Confirmant les informations publiées en début de semaine, Renault, Nissan et Mitsubishi ont dévoilé ce jeudi 27 janvier une feuille de route commune destinée à renforcer la compétitivité et la rentabilité des trois entreprises.

Inscrite dans le prolongement de la stratégie Leader-Follower définie en 2020, cette nouvelle feuille baptisée « Alliance 2030 » vise une nouvelle fois à mutualiser et partager les investissements. En pratique, chaque entité aura un savoir-faire et des domaines de prédilection qu’elle partagera avec ses deux marques sœurs.

Mutualiser les plateformes

À l’heure où les synergies se multiplient entre grands groupes automobiles, les trois marques de l’Alliance entendent accélérer la mise en commun de leurs plateformes. Alors qu’aujourd’hui 60 % des véhicules des trois marques font appel à des plateformes partagées, l’objectif est d’atteindre un seuil de 80 % dès 2026 sur une gamme composée de 90 modèles.

« Cela permettra à chaque entreprise de se concentrer davantage sur les besoins de ses clients, ses modèles emblématiques et ses marchés clés », résume le communiqué de l’Alliance. Une stratégie qui permettra aussi aux trois marques de sortir plus rapidement de nouveaux modèles. Ce sera notamment le cas pour Mitsubishi. Un temps sur la sellette en Europe, la marque nipponne va renforcer sa présence sur le Vieux Continent. Deux nouveaux modèles sont annoncés, dont la nouvelle version du ASX qui reprendra les bases d’un « best-seller » de Renault.

Cap sur l’électrique

Sur l’électrique, l’Alliance va investir 23 milliards d’euros au cours des cinq prochaines années. Une somme qui s’ajoutera aux 10 milliards de dépenses déjà engagées et qui permettra de lancer 35 nouveaux véhicules électriques d’ici 2030.

En pratique, les plateformes joueront une nouvelle fois un rôle très important. L’Alliance en lancera cinq dédiées aux véhicules électriques qui équiperont 90 % des nouveaux modèles lancés :

  • CMF-AEV, la plateforme la plus abordable du marché, aujourd’hui utilisée pour la nouvelle Dacia Spring.
  • KEI-EV, destinée aux véhicules électriques ultra-compacts de type Kei-Cars
  • LCV-EV, destinée aux clients professionnels et utilisée pour les Renault Kangoo et Nissan Town star électriques
  • CMF-EV. Inaugurée sur la Megane e-Tech et le Nissan Ariya, cette plateforme polyvalente équipera plus de 15 modèles électriques de l’Alliance d’ici 2030. À cet horizon, jusqu’à 1,5 million de voitures en seront équipées chaque année.
  • CMF-BEV. Présentée comme « unique » par Luca de Meo, cette plateforme électrique compacte sera lancée en 2024. Annonçant jusqu’à 400 km d’autonomie tout en réduisant les coûts de 33 % par rapport à la Renault ZOE, elle équipera à terme 250 000 véhicules par an sous les marques Renault, Alpine et Nissan. Alors que la Renault 5 électrique sera la première à la recevoir, elle équipera également la future remplaçante électrique de la Nissan Micra. Comme la R5, la nouvelle compacte électrique sera fabriquée à Douai, dans le nord de la France.

Sur le volet recharge, l’Alliance a également officialisé un partenariat avec Plug Surfing afin de permettre à ses clients d’accéder à des prix préférentiels au réseau de recharge Ionity en Europe. Pas plus d’information à ce stade…

Nissan leader de la batterie solide

Comme pour les véhicules, la stratégie batterie est désormais commune entre les différentes marques de l’Alliance qui visent une production annuelle mondiale de 220 GWh d’ici 2030. Une mise en commun qui permettra de réduire le coût des batteries de 50 % en 2026 et de 65 % en 2028.

Déjà évoquée lors de la présentation du plan Renaulution début 2021, la batterie solide, ou AASB (All Solid-State Battery) est également au centre de la stratégie de l’Alliance qui a nommé Nissan comme « leader » de la technologie. La concrétisation de cette nouvelle technologie n’est toutefois pas prévue pour tout de suite. La production n’est pas attendue avant 2028 avec un objectif de coût à 65 $/kWh.

Connectivité et voiture autonome

En matière de connectivité, les marques de l’Alliance vont également mettre en commun leur expérience. « D’ici 2026, plus de 5 millions de véhicules connectés au Cloud de l’Alliance seront livrés par an, avec un total de 25 millions de voitures connectées en circulation », chiffre l’Alliance qui souhaite également développer ses technologies autonomes. D’ici 2026, le groupe estime que plus de 10 millions de véhicules en circulation seront équipés de systèmes de conduite autonome.