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En 2013, la part des véhicules à motorisation diesel dans les ventes automobiles en France a connu son plus bas niveau depuis 10 ans. Cette contraction des ventes devrait continuer dans les prochaines années, au profit des moteurs essence et hybride.

Diesel : seulement 67 % des ventes en 2013

Dévoilées par le site autoactu.com, les ventes 2013 de véhicules diesel – avec 67 % de parts de marché – ont connu leur plus bas niveau depuis 10 ans. Les immatriculations dites « tactiques » concernant des véhicules non commercialisés mais immatriculés au nom de la concession cachent probablement une réalité encore plus sombre pour les véhicules « mazoutés ». Cette pratique, qui permet notamment aux concessionnaires d’atteindre leurs objectifs de vente et de percevoir leurs primes, concernerait 1 véhicule sur 10 dans l’Hexagone… gonflant d’autant les stocks.

Une fiscalité encore et toujours favorable au diesel

Dans un pays où, traditionnellement, les diesels concernent près d’une vente sur huit, et qui dispose de fortes compétences dans le domaine de la conception de moteurs carburant au gasoil – PSA Peugeot Citroën en tête –, cette baisse est loin de constituer un épiphénomène. Même si le gasoil conserve de nombreux avantages parmi lesquels une moindre taxation que l’essence sans-plomb – 65 cents vs 86 cents par litre – un pouvoir calorifique plus important ou encore des émissions de CO2 réduites – et donc un barème bonus/malus plus favorable et une TVS plus douce pour les sociétés –, ce carburant fait l’objet de critiques de plus en plus acerbes.

Diesel : des critiques nombreuses et croissantes

Depuis deux ans, les médias généralistes et spécialisés mobilisent l’opinion publique au sujet du dossier « diesel », certains le comparant à tort ou à raison à un nouveau scandale de l’amiante. Accusé d’être en grande partie responsable de la pollution atmosphérique des grandes métropoles, le diesel a dû faire face à un nombre croissant de clients mécontents : filtre à particules (FAP) bouché qui n’arrive pas à se régénérer lors d’une utilisation en milieu urbain, injecteurs encrassés, pannes sur la vanne EGR, … Pour autant, les moteurs à essence ne sont pas exempts de critiques : la généralisation de l’injection directe produisant des particules fines contraindra les constructeurs à équiper dans un futur proche les véhicules essence de FAP…

Un rééquilibrage au profit des modèles à motorisation essence…

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Dans les concessions, les conseillers clientèle proposent depuis peu des modèles équipés de moteurs essence dont les caractéristiques et performances sont adaptés aux usages des futurs propriétaires. Pour preuve : l’an passé, les Peugeot 208 et Renault Captur sans plomb ont respectivement représenté 39 % et 51 % des ventes des deux modèles français. Chez Volkswagen, la Polo essence a constitué près de la moitié des immatriculations … Au total, les véhicules à motorisation essence ont représenté 29,7 % des ventes globales, contre 24,8 % en 2012. Selon le CCFA – le Comité des Constructeurs Français d’Automobiles –, la part du diesel dans les ventes de véhicules neufs devrait continuer à baisser pour atteindre 50 % en 2020.

… et des véhicules hybrides et électriques

La généralisation de l’injection directe imposera aux constructeurs d’équiper leurs modèles essence de FAP (via la norme Euro 7). Ainsi, les coûts croissants engendrés par la complexité des dispositifs de dépollution feront disparaître les moteurs diesel sur les citadines. Aujourd’hui, Renault n’en propose déjà plus sur sa Twingo, de même que Peugeot et Citroën sur leurs 107 et C1. Le rééquilibrage du marché a et va également profiter aux véhicules hybrides et électriques. Concernant les premiers équipés d’une double motorisation, leur part de marché est passé de 1,53 % en 2012 à 2,61 % en 2013. Une croissance dont devrait bénéficier les modèles 100 % électriques dont les ventes ont progressé de 55 % l’an passé.

Malgré les nombreux avantages compétitifs des véhicules diesel – émissions de CO2 et barème bonus/malus, TVS et récupération de la TVA pour les sociétés –, ceux-ci perdent progressivement du terrain face aux moteurs à essence, électrique et à double motorisation (hybride). Doit-on pour autant se réjouir de ce rééquilibrage ? Oui et non.

Oui, parce que les véhicules alimentés au gasoil circulant dans un environnement urbain sont une ineptie. Oui, parce que la combustion des moteurs diesel à injection directe produit des particules très fines, particules qui ont été désignées par l’OMS – l’Organisation Mondiale de la Santé – comme étant cancérogènes. Oui, parce ce déclin s’accompagne d’une croissance des ventes de modèles hybrides et électriques auxquels nous sommes très attachés sur ce blog. Non, parce que les véhicules à essence de nouvelle génération – à injection directe – produiront eux aussi les mêmes particules fines, celles tant décriées par une partie des médias et de l’opinion publique…