Organisée du 2 au 10 juin dernier, l’édition 2018 du Vendée Energie Tour a été l’occasion pour nous de réaliser un tour du département au volant de la Volkswagen Golf TGI et de retrouver Jérôme pour un rallye des ambassadeurs à bord d’une Citroën C-Zéro pleine de surprises…

Le Vendée Energie Tour est un événement attachant, presque familial… D’une année sur l’autre, on a plaisir à retrouver celles et ceux rencontrés les éditions précédentes. Ma dernière participation date de 2015 et on retrouve toujours cette ambiance bien particulière impulsée par des participants motivés mais aussi par une dynamique politique et une envie d’aller de l’avant portée par l’ensemble des acteurs du territoire.

Le Grand Tour de Vendée en Golf GNV

Cherchez l’intru ! Au milieu des Tesla Model S, Renault Zoé, Nissan Leaf, Hyundai Ioniq… figurait une Golf au gaz naturel engagée par GRDF, seule représentante de la filière GNV de ce Vendée Energie Tour. C’est dans celle-ci que j’ai choisi de grimper. Une occasion unique de pouvoir tester la compacte allemande mais aussi de découvrir les différents sites de ravitaillement du département.

Accompagné de la pétillante Claudie Guillou, communicante au sein de GRDF et blogueuse Lifestyle à ses heures perdues, me voilà parti pour 500 kilomètres à bord de la Golf GNV qui, fonctionnant en bicarburation, autorise jusqu’à 300 km d’autonomie en GNC et 700 en essence, soit 1000 km au total. Pour celles et ceux intéressés par la thématique, l’essai complet sera à retrouver courant de semaine prochaine sur www.gaz-mobilite.fr, le site dédié à la filière GNV que j’édite depuis près de quatre ans.

Quid des infrastructures ?

Pas la même énergie mais des problématiques similaires. Pour nous, l’essai de cette Golf au gaz visait également à nous intéresser à la question du ravitaillement. Si la présence d’un réservoir essence permet de pallier au manque de stations, l’idée reste tout de même de maximiser l’usage du gaz et, dans la mesure du possible, celui du bioGNV, sa version renouvelable. Un peu plus de 80 stations publiques en France, c’est encore peu mais le réseau se développe rapidement, porté par l’essor du gaz sur le segment des poids-lourds. Une fois encore, la Vendée et le SYDEV se positionnent en précurseurs. Lors du VET, le SYDEV et sa SEM Vendée Energie inauguraient ainsi une première station à La-Chaize-le-Vicomte, sur le territoire de l’agglomération de la Roche-sur-Yon. Une installation qui cible principalement les poids-lourds mais qui se veut également ouverte au grand public avec accès 24h/24 et paiement par carte bancaire.

Si elle reste principalement destinée aux poids-lourds, la station de La-Chaize-le-Vicomte est également accessible aux particuliers.

A l’échelle du département, il s’agit de la seconde station installée. Inaugurée à Mortagne-sur-Sèvre, la première installation date de fin 2017 et a été déployée à l’initiative d’un groupement d’agriculteurs qui a souhaité associer son site de méthanisation au déploiement d’une station GNV. Déployé à quelques centaines de mètres de la station, le site y produit du biogaz à partir d’effluents d’élevage mais aussi avec d’autres déchets directement achetés par les agriculteurs. Une logique vertueuse qui promeut un carburant local, Agri’Carbur, vendu 0.999 €/kg à la station, soit moins que du GNC classique.

Une véritable fierté pour Damien Roy, à l’initiative du projet, qui alerte toutefois sur la difficulté à se procurer des véhicules légers, qu’il s’agisse de voitures particulières ou de VUL. Par rapport aux voitures électriques, la problématique de la poule et de l’œuf est inversée avec le GNV. Les infrastructures commencent à arriver mais l’offre n’est quasiment pas présente. Et à la difficulté de trouver des constructeurs offrant des modèles GNV s’ajoute la problématique des concessionnaires qui, pour certains, ne veulent même pas entendre parler de la technologie. Des obstacles que connait bien la communauté des électromobilistes et qui pourraient presque devenir une cause commune entre les deux filières si elles décidaient un jour de s’associer…

A Mortagne-sur-Sevre, la station GNV est directement liée à un site de méthanisation situé à quelques centaines de mètres…

Sur le circuit de Fontenay

S’il ne s’agissait pas du premier passage du VET au circuit de Fontenay, cette édition 2018 cherchaient à promouvoir deux projets associant mobilité électrique et compétition.

Brouzhil Auto, créateur de l’Electro Cox, y présentait notamment son idée de Buggy électrique, un modèle qui pourrait à terme concourir sur des événements. Plus avancé, le projet de E-Racing Car se traduit déjà par une réalisation concrète : un prototype électrique à quatre roues motrices baptisé Flash 4 sur lequel nous reviendrons d’ici quelques jours pour un essai complet. Celui-ci cherche dans un premier temps à séduire les écoles de pilotage avec un modèle à la fois plus économique et plus pratique que les modèles thermiques.

Dans un second temps, c’est le développement d’une véritable voiture de course électrique qui est envisagé, le tout porté par une « team » d’acteurs vendéens impliqués dans le développement de la compétition électrique.

Le Rallye des Ambassadeurs avec la Breizh C-Zero

Il y a trois ans, notre tandem à bord du Nissan e-NV200 avait laissé Jérôme sans voix… Pour cette édition 2018, nous grimpons à bord de la Citroën C-Zero personnelle de Jérôme pour un parcours d’une soixantaine de kilomètres autour de l’île de Noirmoutier. Visite des marais salants, dégustation d’huîtres, découverte touristique de la plage des dames et de l’histoire de l’île lors de la première guerre mondiale… pas de pression cette année avec un rallye avant tout touristique.

Les petites astuces de Jérôme

Avec quatre écrans installés, l’ami Jérôme a transformé sa C-Zero en véritable centre de contrôle. L’un d’entre eux, reposant sur une tablette liée au système CAN de la voiture, nous a particulièrement interpellé. Baptisée CaniOn et développée par un français, Xavier Moya, l’application a été spécialement conçue pour la « triplette » (Peugeot iOn, Citroën C-Zero et Mitsubishi i-MiEV) et vient récupérer toutes les informations liées à la batterie.

Grâce à ce logiciel, Jérôme peut ainsi suivre l’état de charge de la batterie, sa consommation mais aussi le voltage de chaque cellule du pack. De quoi compléter des informations télématiques assez réduites sur les modèles de PSA. A notre connaissance, même une Tesla n’offre pas ce niveau de détails.

Pour en savoir plus, retrouvez quelques explications de Jérôme dans la courte vidéo ci-dessous.

Et ce n’est pas fini car une autre surprise nous attend dans le coffre de la petite C-Zero de Jérôme. Compact et intégrant un connecteur CHAdeMO, un chargeur portatif vient convertir l’AC en DC pour permettre à la voiture électrique de recharger beaucoup plus vite lorsqu’elle est connectée sur une borne AC. Le système est simple : le convertisseur fait office d’intermédiaire entre la borne AC et la voiture pour délivrer jusqu’à 10 kW en DC. Un outil indispensable qui permet à Jérôme de charger trois fois plus vite sur les bornes du SYDEV, majoritairement déployées en AC 22 kW. Coût du système : 3.000 euros par le biais d’un fabricant slovène.

Quant à la problématique du verrouillage de la voiture alors que le câble empêche la fermeture du coffre, Jérôme a une nouvelle fois trouver une combine. Il s’est équipé d’un simple système d’aérateur – normalement destiné à nos amis canins – pour garder le coffre entrouvert tout en conservant la possibilité de le fermer à clé avec le verrouillage centralisé. Astucieux !

Une ambition vendéenne multi-énergies

Outre les multiples temps forts du VET, la Vendée se distingue par un positionnement politique très pragmatique vis-à-vis de l’énergie et de la mobilité. « Energie et mobilité sont liés » souligne Alain Leboeuf, Président du SYDEV, qui milite pour une énergie propre qui, produite localement, pourra servir différents usages dont celui du transport.

Eoliennes, sites de méthanisation etc… la Vendée a déjà une longueur d’avance dans de nombreux domaines. Avec son électricité verte, le territoire alimente son réseau de bornes de recharge. Avec son biométhane, ce sont les stations GNV qui sont raccordées. Prochaine étape : l’hydrogène qui sera utilisé comme solution de stockage pour transformer son surplus d’électricité verte. « L’idée est de la transformer en hydrogène lorsque les prix d’achat sont bas et de la réinjecter dans le réseau lorsqu’ils sont forts » résume Alain Leboeuf. Un équilibre naturel qui permettra également d’orienter l’hydrogène vers des usages liés à la mobilité. A la Chaize-le-Vicomte, l’implantation d’un électrolyseur et d’une station hydrogène est ainsi envisagé sous réserve que les professionnels du secteur soient également impliqués et s’engagent à intégrer des véhicules à leurs flottes.