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Bientôt 9 mois maintenant que la commercialisation de la très attendue ZOE a commencé. Au vu des volumes écoulés jusqu’ici, difficile de parler de révolution. Pourtant, dans un marché du neuf toujours en repli, le total des ventes d’électriques continue de progresser.

I. Lente (r)évolution

C’est un fait, excepté dans quels rares états/pays du monde, les véhicules électriques ont bien du mal à franchir le cap symbolique des 1 % de part de marché. En France, la barre des 10 000 immatriculations de VE (hors utilitaires) sur la seule année 2013 ne sera vraisemblablement pas franchie mais on s’en rapproche. Avec la commercialisation imminente de nouveaux modèles (i3, e-Golf, …), elle le sera à coup sûr dès l’an prochain.

II. Des signes encourageants

Dans un pays où le marché automobile se résumait il y a quelques années seulement à du diesel boite manuelle pour 3 voitures neuves sur 4, l’augmentation des ventes de véhicules hybrides et électriques est déjà en soi une petite victoire. Le chemin s’annonce néanmoins plus long et plus difficile pour l’électrique que pour l’hybride. Pour s’en convaincre, il suffit de se souvenir du lancement commercial de la fameuse Toyota Prius pour se souvenir que dans l’automobile, la révolution se fait rarement en un jour.

III. La fin du tout pétrole dans le transport

Prise de conscience environnementale des consommateurs, élargissement de l’offre constructeur, contraintes réglementaires et fiscales : tous ces aspects ont favorisé à leur manière la pénétration des technologies hybrides et électriques dans le parc automobile français. A l’avenir, il va aussi falloir compter de plus en plus sur la contrainte pétrolière. Les pétroliers ont beau aller pomper toujours plus profond dans des conditions environnementales toujours plus lamentables, ces gigantesques pillages organisés auront toutes les peines du monde à compenser l’augmentation du nombre de consommateurs de pétrole au niveau mondial au cours de la prochaine décennie.

Conséquence directe : les vieux pays consommateurs, en tête desquels les pays d’Europe de l’Ouest vont devoir apprendre à partager avec un nombre croissant de pays importateurs. S’adapter ou subir : à nous de choisir.

IV. Les atouts de la France

Nous sommes nombreux à le penser mais il n’est jamais inutile de le répéter : la France dispose de nombreux atouts pour sortir de l’impasse pétrolière vers laquelle elle continue pourtant de s’enfoncer.

Préférence marquée pour la maison individuelle (avec garage le plus souvent), qualité du réseau électrique national, potentiel solaire et éolien, industrie automobile, culture automobile traditionnellement ancrée autour des petites voitures économes, etc… : autant d’atouts qu’il serait vraiment dommage de ne pas exploiter pour favoriser la mobilité électrique à l’échelle des territoires.

Certes, nous avons aussi quelques faiblesses. À commencer par exemple, par une inertie face au changement que peu de pays nous envient. Mais avec le temps et l’évolution des comportements, notamment chez les jeunes, on peut raisonnablement penser que les qualités intrinsèques de l’électrique finiront tôt ou tard par s’imposer face au moteur à pétrole.

Pour l’heure, le marché de l’électrique accuse un léger retard à l’allumage, c’est vrai. Mais avec une fiscalité qui pénaliserait plus lourdement encore l’utilisation des voitures à pétrole partout où elles n’ont plus leur place, il n’est pas utopique de viser au moins 2 millions de VE à l’horizon 2025. Il n’est pas utopique non plus d’imaginer qu’une part non négligeable de ces futurs VE permettra d’améliorer encore l’offre de services en mobilité individuelle partagée qui commence à se développer actuellement dans les grandes villes françaises.

Qu’on se le dise, la fin du tout pétrole dans le transport est une opportunité économique que notre pays n’a pas le droit de laisser passer. Espérons que ce sujet ne sera pas oublié par les futur(e)s candidat(e)s aux prochaines élections municipales…