Nissan LEAF to Home

L’un des enjeux de la voiture électrique est ce que l’on appelle le Vehicule to Grid (V2G), soit la capacité à réinjecter l’électricité contenue dans les batteries de la voiture dans le réseau électrique. Plusieurs constructeurs y travaillent.

L’électricité d’origine renouvelable, c’est génial. Que ce soit de l’éolien ou du solaire, cette énergie est disponible en grande quantité sans épuiser les ressources de la planète. Toutefois, l’une des difficultés majeures est le stockage de cette électricité qui est, par nature, complètement aléatoire : pas de production d’électricité solaire durant la nuit, et pas d’éolien quand il n’y a pas de vent.

Le stockage de l’énergie produite est donc un enjeu fort pour augmenter la part d’électricité produite par ces sources d’énergie. Et c’est là que la voiture électrique intervient : sa grande capacité de stockage de l’électricité, par l’intermédiaire de la batterie, permet de « lisser » l’énergie du réseau électrique.

En effet, la plupart des voitures sont immobilisées 90% du temps. Elles peuvent donc être branchées à ce moment-là et se recharger, mais aussi décharger de l’électricité dans le réseau électrique, lors des pics de consommation par exemple.

On peut donc imaginer un utilisateur d’une voiture électrique qui l’utilise le matin pour aller au travail, la branche une fois arrivé sur une source d’électricité solaire pour qu’elle recharge la journée, rentre chez lui le soir à 19h et la branche, la voiture fournit alors de l’électricité au réseau électrique pour palier au pic de consommation, et se recharge plus tard dans la nuit avec de l’éolien (ou de l’hydraulique… ou du nucléaire… pour l’instant).

En théorie, tout cela est très intéressant, mais en pratique, c’est un peu plus compliqué. Pourtant, les constructeurs automobiles commencent à s’y intéresser de très près.

Ainsi, Nissan a annoncé il y a quelques jours le lancement prochain de son système « LEAF to Home » en expliquant que la batterie de la LEAF permet d’alimenter un foyer japonais en électricité pendant 2 jours. Encore plus intéressant, la station est « réversible », c’est à dire qu’elle peut recharger la voiture en moins de 4 heures (donc deux fois plus vite que sur une prise standard). Tout cela est rendu possible grâce au protocole CHAdeMO.

Le système définitif sera présenté en juin et devrait coûter près de 3 300 euros, avec l’installation comprise. Nissan compte en vendre 10 000 par an, malheureusement la commercialisation n’est pas encore prévue pour la France.

Toyota travaille sur un système similaire et va démarrer les tests d’ici la fin de l’année avec des Prius hybrides rechargeable, dans le cadre de son projet Toyota City Project. Mitsubishi planche également sur du « Vehicle to Grid » et avait fait une annonce dans ce sens après la catastrophe de Fukushima (lire l’article).

Les choses semblent donc avancer à grand pas dans le V2G, mais il reste à trouver la juste équation économique pour que des particuliers et des entreprises soient prêts à investir de l’argent dans ce type de dispositifs. Et ça, ce sera certainement une autre paire de manches…

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