Pour Elon Musk, cette proposition de privatisation permettrait à Tesla d’être plus efficace dans la mise en œuvre de son plan d’actions. Reste à savoir si elle obtiendra un avis favorable des actionnaires.

« J’envisage de retirer Tesla de la Bourse à 420 dollars par action. Financement assuré ». Publié ce mardi 7 août à la mi-séance de Wall Street, ce petit tweet d’Elon Musk a créé un véritable séisme sur les marchés financiers. Momentanément suspendue, la cotation du groupe californien a enregistré une hausse 11 % hier juste avant la clôture.

Le patron du groupe, qui pèse actuellement plus de 70 milliards de dollars, soit plus que PSA et Renault réunis (45 milliards), a expliqué les raisons de cette proposition sur le site internet de Tesla.

Un environnement plus favorable

S’il appartiendra aux actionnaires de confirmer ou d’infirmer cette sortie des marchés boursiers, Elon Musk évoque la « création d’un environnement dans lequel Tesla fonctionne mieux ».

« En tant que société ouverte, nous sommes soumis à des fluctuations fulgurantes de nos cours boursiers, ce qui peut constituer une distraction majeure pour tous ceux qui travaillent chez Tesla » précise le patron de la marque qui évoque également les contraintes liées aux entreprises cotées en Bourse. Soumis au cercle trimestriel de la présentation des bénéfices, Elon Musk dénonce des chiffres qui imposent des décisions qui ne sont pas forcément adaptées au développement de l’entreprise sur le long terme. A cela s’ajoute les attaques des spéculateurs, pariant sur l’effondrement de Tesla a travers une stratégie financière baptisée « short selling ».

« Je crois fondamentalement que nous sommes à notre meilleur niveau lorsque tout le monde se concentre sur l’exécution, lorsque nous pouvons rester concentrés sur notre mission à long terme et qu’il n’y a pas d’incitation perverse de personnes essayant de nuire à ce que nous essayons tous de réaliser » a-t-il fustigé.

Le patron prend pour exemple SpaceX, l’autre société qu’il dirige et qui n’a jamais été introduite en Bourse. « Elle est beaucoup plus efficace du point de vue opérationnel et cela est dû en grande partie au fait qu’elle soit privée » énumère-t-il. Il s’agirait donc d’adopter pour Tesla une structure bien plus proche de celle de SpaceX sans pour autant fusionner les deux entreprises qui conserveraient leur indépendance l’une de l’autre.

Une reprivatisation temporaire

Pour Elon Musk, cette reprivatisation de Tesla ne pourrait être que temporaire. « À l’avenir, une fois que Tesla entrera dans une phase de croissance plus lente et plus prévisible, il sera probablement logique de revenir sur les marchés publics » a-t-il détaillé.

Quant à ceux qui possède d’ores et déjà des actions au sein du groupe, Tesla proposera deux solutions. Soit rester investisseur dans la structure privée, soit revendre leurs actions à 420 dollars, soit une prime de l’ordre de 20 % par rapport aux résultats du dernier trimestre. « Mon espoir est que tous les actionnaires restent, mais s’ils préfèrent être rachetés, cela permettrait que cela se fasse avec une belle prime » a détaillé le dirigeant. Elon Musk écarte par ailleurs toute tentative de « prise de contrôle » de sa part. « Je possède environ 20% de la société maintenant et je n’envisage pas que cela soit substantiellement différent après la conclusion d’un accord » résume-t-il.