Le Sénateur Louis Nègre, coordinateur du Livre Vert.

Louis Nègre, coordinateur du Livre Vert, rencontré à l'occasion d'un petit-déjeuner / conférence organisé par l'Avere-France.

Le Sénateur Louis Nègre a piloté la rédaction du fameux Livre Vert sur les infrastructures de recharge pour les véhicules électriques avec Jean-Louis Legrand. Voici ce que j’en retiens.

Il faut avouer que c’est un peu le flou artistique (pour ne pas employer un autre terme) au niveau des infrastructures de charge et qu’il fallait poser un cadre pour assurer leur déploiement en France. C’est ce qui est fait à travers ce Livre Vert, qui est destiné en priorité aux collectivités.

Un engagement de l’état sur le long terme

Le sénateur a notamment mis l’accent sur le fait que l’Etat français doit s’engager sur une politique de long terme en ce qui concerne les infrastructure de charge. Il faut impérativement éviter de reproduire la politique de « stop and go » que l’on a connu avec le soutien de la filière photovoltaïque.

Pour cela, il est nécessaire d’y aller progressivement en aidant en priorité les premières villes à s’être résolument engagées dans la mobilité électrique, avant de tirer des conclusions et d’étendre les aides à d’autres collectivités.

Monsieur Nègre expliquait aussi que ces aides peuvent (doivent ?) contribuer au développement d’une véritable filière autour du véhicule électrique, préconisant au passage que l’Avere-France devienne le bras armé de l’Etat pour cela.

Une aide au dimensionnement et au financement des infrastructures de charge

Les préconisations du Livre Vert seront tout d’abord testées dans 26 agglomérations pilotes, qui se répartiront une enveloppe globale de 50 millions d’euros pour financer les bornes de recharges sur leur domaine public à hauteur de 50%. Elles seront ensuite examinées, adaptées puis étendues au reste du pays.

Le document de Louis Nègre préconise le déploiement de 1,1 borne de recharge par véhicule électrique. Il s’agit d’une base de calcul qui va permettre aux collectivités de dimensionner leurs installations.

Par exemple, pour une agglomération de 500 000 habitants et pour laquelle les prévisions à l’horizon de 2015 sont de 3 300 véhicules électriques, il faudrait déployer les infrastructures suivantes :

Pour la charge principale

  • 2 000 points de charge principaux chez les particuliers
  • 650 points de recharge en entreprise
  • 504 sur la voirie

Pour la charge secondaire, appelée aussi charge d’appoint

  • 180 points de charge normale
  • 70 points de charge accélérée

Le rapport explique notamment que la charge rapide n’est pas à privilégier, considérant que l’autonomie des véhicules électriques est un faux problème puisqu’une voiture particulière roule en moyenne moins de 40 km par jour. Ces bornes coûtant plus cher et consommant beaucoup plus d’électricité, elles doivent être installées en nombre limité dans des lieux sécurisés comme des parkings ou des stations service.

Et les systèmes d’information ?

Le livre vert aborde d’autres aspects techniques, juridiques et économiques qu’il serait trop long de détailler ici.

À mon niveau, j’ai pris une heure pour le survoler et approfondir les points qui m’intéressaient plus particulièrement. Je suis resté sur ma faim en ce qui concerne la partie « systèmes d’information » qu’il faudrait voir émerger pour que les citoyens puissent localiser les points de charge, vérifier leur disponibilité et réserver leur borne. Il me semble que c’est un point important.

Je pense que l’Etat aurait un rôle à jouer pour organiser et normer toute ces informations et ces transactions, pour que charger sa voiture électrique dans un lieu publique soit aussi simple que possible. D’un autre côté, tant mieux pour moi, car c’est aussi la mission que j’ai fixée à ChargeMap, lancé il y a une semaine…

Plus d’infos : Télécharger le Livre Vert

PS : Article basé en partie sur une synthèse interne réalisée par l’Avere-France