gaz d'échappement

Financées par des constructeurs automobiles allemands via un organisme de recherche, deux études visant à prouver l’innocuité du diesel ont réalisées des tests d’inhalation sur des cobayes humains et des singes.

Le gasoil semble avoir altéré le raisonnement de certains constructeurs allemands. Après le scandale des tests d’émissions truqués par Volkswagen en 2015, le groupe automobile est avec Daimler, BMW et l’équipementier Bosch, accusé d’avoir financé un groupe de recherche ayant conduit des tests sur des hommes et des singes.

Révélée le 26 janvier par le New York Times, la première étude menée en 2014 a confiné une dizaine de primates pendant quatre heures dans un pièce où étaient injectées les émanations du moteur diesel d’une Coccinelle. Les singes étaient maintenus calmes par des dessins animés. D’après le journal, les scientifiques n’avaient cependant pas été informés que le modèle fourni avait été adapté pour réduire ses niveaux de pollution.

Défendre le diesel après son classement comme cancérigène

Commandée par le Groupe européen de recherche sur l’environnement et la santé dans le secteur du transport (EUGT), largement financé par les constructeurs incriminés et aujourd’hui disparu, l’étude avait pour but de défendre le diesel après son classement en tant que cancérigène par l’Organisation mondiale de la santé, selon le quotidien Américain.

Une seconde étude effectuée en 2016 sous l’impulsion du même groupe de recherche a cette fois impliqué environ 25 jeunes hommes et femmes en bonne santé. Mise au jour par les journaux allemands Stuttgarter Zeitung et Suddeutsche Zeitung, l’étude a fait inhaler aux cobayes du dioxyde d’azote à différentes doses pendant plusieurs heures. Le test, réalisé par un institut rattaché à l’université d’Aix-la-Chapelle en Allemagne, n’a pas permis de déterminer l’impact des gaz d’échappement sur les sujets.

Les constructeurs s’excusent et condamnent

Daimler s’est dit « consterné », affirme « condamner fermement » ces tests et indique avoir lancé une enquête pour déterminer comment une telle étude a pu être élaborée. Pour les tests conduits sur des singes, Volkswagen s’est excusé, accusant « le manque de jugement de certaines personnes » et expliquant que « les méthodes scientifiques choisies à l’époque étaient mauvaises ». BMW affirme n’avoir eu aucun rôle direct dans cette étude et n’avoir pas été impliqué dans sa conception.