Actuellement, 2 filières pour la mobilité durable, avec déjà des voiture particulières disponibles en occasion, sont plus particulièrement portées en Europe : celle du gaz naturel, et celle de l’électromobilité. Laquelle est la plus économique sur la facture individuelle d’énergie ? Ce qui est valable en France l’est-il dans tous les pays européens ?

Des occasions mais pas toujours de stations pour faire le plein

Nous avons écarté la solution hydrogène pour laquelle il sera bien difficile de trouver des voitures disponibles en occasion. Les mobilités au GPL (bioGPL de primagaz) et exploitant d’autres énergies alternatives n’ont pas été retenues car elles sont encore au stade de la recherche ou insuffisamment développées à ce jour.

En revanche, l’électromobilité partage avec la mobilité au gaz naturel plusieurs points qui peuvent décider d’un développement désormais relativement rapide : des voitures particulières disponibles sur les marché du neuf et de l’occasion, un recul de plusieurs années à l’utilisation, des réseaux de ravitaillement qui sortent de terre un peu partout en Europe sans cependant couvrir toutes les zones, des moyens vertueux pour produire le « carburant » grâce aux sources renouvelables, etc.

Juste le coût du carburant à l’utilisation

Pourquoi se limiter au coût de l’énergie pour comparer électromobilité et mobilité GNV ? Avec le développement durable appliqué aux déplacements individuels, on a de plus en plus tendance à échanger un véhicule contre un autre qui n’a pas les mêmes caractéristiques : certains lâchent une familiale diesel pour une citadine électrique, d’autres vont laisser une voiture pour un scooter ou un vélo.

L’habitude de changer de façon cyclique un véhicule pour un autre neuf de même niveau de service est de plus en plus souvent interrompue. D’où la nécessité de dissocier le coût d’achat du véhicule des factures mensuelles en énergie pour le faire rouler. Aujourd’hui, si un automobiliste n’a que 6.000 euros à mettre dans l’achat d’une voiture, il peut trouver en occasion des modèles électriques (à partir de 5.000-6.000 euros) et d’autres fonctionnant au GNV (20 entrées à 3.000 euros ou moins). Il n’a plus qu’à opter pour une filière selon ses propres paramètres éthiques, économiques et la présence de stations pour faire le plein. Avec une enveloppe plus conséquente, il pourra faire un choix parmi des voitures particulières neuves ou d’occasion.

Une photo de la situation aujourd’hui

Avec des gouvernements et l’Europe qui multiplient les avantages financiers pour promouvoir la mobilité électrique et celle au gaz naturel, ce que nous présentons dans le présent article est une simple photo de la situation aujourd’hui. Une taxe particulière sur l’électricité utilisée pour faire avancer les VE peut très bien apparaître ; le gaz naturel peut voir son prix baisser : il existe une multitude de paramètres qui pourront demain faire pencher la balance de façon différente. Quel impact, par exemple, sur les prix du gaz naturel et de l’électricité, des productions à partir des énergies renouvelables ?

Dernière précision : si le GNV semble quasiment réservé aux poids lourds en France, ce n’est pas le cas dans tous les pays d’Europe. Dans certains, pour des raisons historiques en général, le gaz naturel est avant tout utilisé dans les voitures particulières : étendre l’usage aux camions commence tout juste dans certains territoires. On peut imaginer que, dans la durée, les différences entre les pays s’estomperont.

Avantage : GNV !

Surprenant que l’avantage soit donné au GNV !? C’est la Commission de régulation de l’électricité et du gaz (Creg) qui l’indique dans une récente étude. Cette conclusion de l’organisme belge est avant tout valable pour… la Belgique. Sur ce territoire, taxes comprises, le GNC (GNV comprimé utilisé dans les voitures particulières) est à 1,020 euro le kilo, et le kWh d’électricité à 0,25 euro. Une comparaison a été effectuée avec ces 2 énergies, mais aussi avec l’essence et le gazole, sur plusieurs véhicules, dont la Volkswagen Golf qui est la voiture équipée du plus grand nombre de motorisations différentes. Le Creg tente et parvient à démontrer que l’utilisation du gaz naturel en Belgique , – Flandre, Wallonie et Bruxelles -, est la solution la plus économique.

Pour 100 kilomètres, il faudra respectivement débourser 3,67 euros avec la version TGI au GNC, contre 4,33 euros avec la version électrique e-Golf (ou 4,83 euros pour le diesel TDI ; 5,95 euros pour l’hybride rechargeable GTE ; 6,49 euros pour la version TSI à essence). L’organisme s’est appuyé sur les estimations de consommation calculées par la fédération d’automobile clubs d’Allemagne Adac (Allgemeiner Deutscher Automobil-Club). Pour la Golf, aux 100 km, dans le même ordre des motorisations que ci dessus : 3,6 litres de GNC ; 17,3 kWh d’électricité ; 3,8 l de gazole ; 3,3 litres d’essence + 7 kWh d’électricité ; 5,1 l d’essence.

Avantage : Electricité !

En France, en revanche, avec un prix de 0,1244 euro le kWh d’électricité (heures creuses EDF au tarif bleu réglementé), et de 1,10 euro le kilo de GNC, la version électrique e-Golf est plus avantageuse : 2,15 euros pour effectuer 100 km avec la version électrique e-Golf, contre 3,96 avec la version TGI au GNC. A l’arrière, le classement reste identique, mais avec un delta encore plus important comparé aux motorisations gavées au pétrole : 5,47 pour le diesel TDI, 5,89 pour l’hybride rechargeable GTE, et 7,75 euros pour la version TSI à essence.

A travers cette comparaison des situations entre la France et la Belgique, on perçoit immédiatement 2 choses. La première est que l’énergie la moins chère pour faire avancer une voiture dans un pays n’est pas forcément le meilleur choix dans un autre. La seconde, que les gouvernements ont entre leurs mains les curseurs qui permettent de faire évoluer les écarts, en particulier via la fiscalité des énergies. En Belgique, par exemple, le prix du SP95 est le même que celui du gazole : 1,272 euro le litre, selon les chiffres retenus par le Creg.

Des prix très différents

En 2016, c’est en Bulgarie que le GNC était le moins cher : 0,57 euro le kilo. Pourtant, le modèle électrique est gagnant, car le prix du kWh d’électricité est aussi particulièrement bas : 0,10 euro. Pour 100 kilomètres, il faudrait respectivement débourser là-bas 1,73 euro avec la version électrique e-Golf, mais 2,052 euros avec la TGI au GNC.

De l’autre côté du tableau, la Suède affiche le plus haut prix pour le gaz naturel, à 1,78 euro le kilo, en particulier à cause d’une taxe appelée excise qui n’existe pas en Belgique, en France ni en Bulgarie. Celui de l’électricité est assez proche de la tarification belge : 0,21 euro le kWh. Ici aussi la e-Golf remporte le match : 3,633 euros, contre 6,408 euros pour parcourir 100 km au GNC. A noter le delta particulièrement important en Suède entre les 2 énergies. Ces nouveaux exemples confirment les observations précédentes : il n’y a pas un scénario applicable à tous les pays européens, mais différentes situations qui empêchent toute généralisation.

Prix d’achat du véhicule

Le Creg a mis au jour des politiques très différentes selon les constructeurs sur le prix des véhicules légers alimentés au gaz naturel, pour lesquels on compte 26 modèles disponibles en Belgique. Certains commercialisent la version GNC au même prix que l’essence. Elle est alors moins chère que celle alimentée au gazole. Mais on trouve aussi des situations où une voiture au gaz naturel coûte moins chère que son équivalent au gazole, ou le contraire.

Pour faire court : Entre les motorisations GNV et diesel, les différences de prix d’achat s’inscrivent dans une large fourchette allant de -1.140 (A3 Sportback G-Tron) à + 2.353 euros (Audi A4 Avant G-Tron), et de 0 (Volkswagen Golf, New Polo et Eco Up !) à +5.283 euros (Audi A4 Avant G-Tron) en comparant avec les blocs essence.