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De Fontainebleau à Alès jusqu’à Monaco, Automobile-Propre a pu parcourir 1300 kilomètres à bord de la nouvelle Renault Zoé ZE 40. Le bilan de notre essai…

Quasi-identique

Hormis la nouvelle batterie 41 kWh, quoi de neuf sur cette nouvelle Zoé ? Finalement pas tant de choses que cela ! Alors que la plupart des constructeurs ont tendance à réaliser de légers restylages sur leurs modèles arrivés en « milieu de vie », cette nouvelle version de la citadine au losange reste quasi identique à la précédente, lancée il y a maintenant trois ans.

De l’extérieur, seul l’ajout d’un marquage « ZE 40 » à l’arrière droit du véhicule pourra distinguer cette nouvelle Zoé ZE 40. A cela s’ajoute quelques coloris supplémentaires comme le gris ou le rouge et l’apparition de nouvelles jantes 16 pouces bi-ton. Surtout, la Zoé est désormais proposée dans une version plus premium. Baptisée Edition One, celle-ci se distingue par la présence d’une sellerie cuir, de sièges avant chauffants et du système audio Bose.

Côté R-Link, pas de nouveautés particulières sur le système qui conserve ses défauts avec, en premier lieu, un système de navigation particulièrement désagréable à utiliser pour la recherche d’itinéraires, si bien que nos smartphones prenaient régulièrement le relais pour nous indiquer la marche à suivre. Là où il faut 30 secondes pour entrer une adresse et enclencher le guidage sur un mobile, il faut 3 minutes avec système R-Link… Désespérant !

Au volant

Avec un pack batteries seulement 22 kilos plus lourd que l’ancien et une motorisation strictement identique, les sensations au volant de cette Renault Zoé ZE 40 restent en tous points identiques par rapport à la génération précédente. En termes de consommation, nos différents relevés oscillent entre 18.6 kWh/100 km sur un trajet d’environ 190 km constitué de nationales et de quelques portions d’autoroute et 13.6 kWh/100 km sur un trajet de 243 kilomètres où nous avons fais plus attention à la conduite.

Au final, le principal changement ne vient pas forcément de la conduite mais davantage de la perception autour de cette nouvelle batterie. Comme je le disais dans mon article précédent, on est beaucoup plus à l’aise au volant de cette nouvelle Zoé. Tout simplement car on sait qu’il sera facile de programmer un trajet de 150 à 200, le tout avec suffisamment de marge pour ne pas avoir à s’inquiéter.

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L’un de mes souvenirs les plus marquants a sans doute été notre ascension du Col du Turini lors du e-Rallye de Monte Carlo. Là où deux concurrents à bord d’une BMW i3 de première génération s’inquiétaient de n’avoir plus que 31 kilomètres d’autonomie au compteur une fois arrivés au sommet, notre Zoé affichait fièrement 129 kilomètres… No stress ! Cette « réserve » d’autonomie nous permet d’apprécier différemment la voiture et, dans le cas du e-rallye, de nous concentrer sur l’épreuve.

Autre conséquence : là où évitait parfois d’avoir le pied trop lourd sur l’accélérateur, on a davantage tendance à rouler un peu plus fort pour mieux profiter de la nervosité de la petite citadine. L’un de nos plaisirs favoris : s’amuser à « griller » les pétrofumantes au départ d’un feu rouge ou sur une voie rapide. Certes, la Zoé est très loin de rivaliser avec l’accélération d’une Tesla mais l’effet reste garanti !

Temps de charge doublés

S’il y a bien un point sur lequel Renault n’insiste pas forcément dans sa communication, c’est le temps de charge ! Qui dit plus grosse batterie, dit temps de charge allongés avec des valeurs quasiment doublées par rapport à la génération précédente.

Sur prise domestique, ne comptez pas moins de 25 heures pour recharger à 100 % la nouvelle Zoé (20h à 80 %). Une longue attente qui poussera sans doute les utilisateurs à choisir d’autres solutions comme la prise Green’Up (16h en 3.2 kW) ou la wall-box. Pour cette dernière, la Zoé profite de son chargeur Caméléon qui, allant jusqu’à 22 kW avec le moteur Renault, permet de moduler sa puissance comme on l’entend. Pour un usage domestique, le choix d’une wall-box 6 ou 7 kW semble être le bon compromis pour les plus pressés (6-7 h à 100 %).

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Quant à la charge rapide et accélérée, comptez 2h30 avec le moteur Renault en 22 kW (1h40 à 80 %) et 1h30 avec le Continental en 43 kW AC (1h05 à 80 %). Un choix technique qui ne devrait pas trop poser de soucis en France où la quasi-totalité des bornes rapides proposent le 43 kW AC. Attention toutefois : le chargeur embarqué associé au moteur Continental est moins efficace à faible puissance (30h de charge sur prise domestique et 18h00 avec prise Green’Up). C’est ce qui est dommage avec Renault qui impose finalement à l’utilisateur de choisir entre un moteur efficace à faible puissance mais limité à 22 kW et un autre grimpant jusqu’à 43 kW mais un poil plus gourmand en énergie et moins efficace sur les faibles puissances. Pourquoi ne pas concilier les deux ? Mystère…

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Sur une borne 22 kW, comptez 2h30 pour une recharge à 100 %.

Autonomie :  300 km réels sous conditions

Peut-on vraiment faire les 300 kilomètres d’autonomie réelle annoncés par Renault dans ses campagnes publicitaires ? Si les trajets empruntés lors de notre périple entre Fontainebleau et Monaco en passant par Alès ne nous ont pas permis de pousser la voiture jusqu’au bout de son autonomie, nous avons pu valider les 280 kilomètres théoriques en reliant Saint-Etienne et Alès avec 243 km au compteur et 37 km en réserve.

Quant aux « 300 km réels » annoncés par Renault, ils seront sans doute atteignables pour certains mais la plupart des utilisateurs devraient osciller entre 230 et 280 kilomètres d’autonomie « réelle » sur un usage « moyen ». Sans doute un peu moins durant les mois d’hiver où la pompe à chaleur puisera davantage d’énergie dans la batterie au détriment de l’autonomie.

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S’il faut davantage tabler sur une moyenne de 230 à 280 km pour un utilisateur et un trajet lambdas, certains conducteurs pourront sans doute dépasser les 300 km d’autonomie réelle à bord de la Zoé.

Ceux qui jouent à fond la carte de l’éco-conduite sur des parcours adaptés et sans abuser de l’utilisation des équipements auxiliaires pourront effectivement facilement franchir le cap des 300 kilomètres réels.

Petite anecdote : l’un des membres du staff Renault nous a indiqué être parvenu à atteindre les 400 kilomètres réels en roulant à vitesse stabilisée sur le périphérique parisien. « C’était vraiment pour voir jusqu’où la voiture pouvait aller mais c’était très ennuyeux » nous a-t-il confié.

Quid des longs trajets ?

Si l’autonomie de la nouvelle Zoé va énormément faciliter le passage d’un département ou d’une région à une autre avec une recharge intermédiaire qui, si elle est bien calée, pourra coïncider avec une pause déjeuner, traverser la France demeure encore un peu compliqué… A moins de vouloir prendre le temps comme nous l’avons fait pour rejoindre Alès depuis Fontainebleau.

Le plus gros point noir reste l’autoroute. Si la Zoé reste parfaitement à l’aise sur ce type de trajet, sa consommation a rapidement tendance à s’envoler. Autant celle-ci reste raisonnable à 110 km/h, autant les électrons s’envolent très vite dès lors que nous atteignons les 130 km/h. Sur ce type de trajet et selon les conditions, n’espérez pas franchir les 130-150 km réels avant d’avoir à recharger.

Renault Zoé : conduite sur autoroute.

Si elle reste à l’aise sur autoroute, la Zoé perd très vite ses électrons dès lors que la vitesse atteint les 130 km/h.

L’autre souci : c’est le temps de charge. Si vous avez opté pour le moteur Q90 de Renault, les pauses risquent d’être longues puisque 2h30 sont nécessaires pour une recharge complète avec un chargeur limité à 22 kW. Aussi, on conseille à celles et ceux qui envisagent de réaliser fréquemment de longs trajets d’opter pour le moteur Continental, un poil plus gourmand en énergie mais capable de charger en 43 kW, soit environ 1h30  pour une charge complète. Surtout, les 110 km/h max resteront de rigueur pour minimiser la consommation et limiter le nombre de pauses recharge.

Pour conclure

Si elle reste le principal changement apporté, cette nouvelle batterie 41 kWh change la perception de la petite citadine au losange. Hormis sur autoroute où il faudra toujours faire un poil attention, programmer un trajet de 200 à 250 kilomètres à bord de la Zoé n’est plus un problème !

Quant aux possesseurs de Zoé actuelles qui songent à mettre à jour leur batterie, ils pourront apprécier le fait de ne pas avoir à recharger tous les jours et profiter d’un confort supplémentaire lors de leurs différents trajets.

Vivement le début d’année prochaine pour découvrir les premiers chiffres d’immatriculations de cette nouvelle Zoé.

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