Le PDG d’Audi, Rupert Stadler a été incarcéré ce lundi 18 juin à Munich dans le cadre de l’affaire des moteurs diesel truqués et placé en détention provisoire.

Le dieselgate n’est pas prêt de s’arrêter. Eclatée en septembre 2005, l’affaire a créé un véritable séisme dans le monde automobile. Près de trois ans plus tard, les constructeurs allemands continuent à en subir les conséquences et c’est le gouvernement allemand lui-même qui arrête et poursuit les dirigeants, preuve d’une certaine levée d’impunité vis-à-vis des marques nationales.

Après une perquisition réalisée à son domicile le 11 juin dernier, le PDG d’Audi, Rupert Stadler, a été arrêté ce lundi 18 juin et placé en détention provisoire, contraignant le Conseil de surveillance de Volkswagen (VW), maison mère d’Audi, à suspendre les fonctions du dirigeant. Le Néerlandais Bram Schot serait pressenti pour le remplacer. Soupçonné “d’avoir voulu influencer des témoins ou d’autres suspects” Rupert Stadler était aux commandes de la marque aux anneaux depuis onze ans.

Suite au dieselgate, le groupe Volkswagen a reconnu avoir truqué 11 millions de véhicules, dont 8,5 millions en Europe et 600.000 aux Etats-Unis. Une fraude qui concerne toutes les marques du groupe dont Audi qui est considérée par la justice comme la « tête pensante » du système fraudeur.

Pour Volkswagen, la série noire se poursuit. Mercredi dernier, le groupe avait déjà écopé d’une amende d’un milliard d’euros en Allemagne dans le cadre du dieselgate. Une décision dont le constructeur ne fera pas appel. Aux Etats-Unis, c’est l’ex-PDG du Groupe, Martin Winterkorn, qui a été mis en examen début mai. A la tête du groupe lors du scandale, l’ancien dirigeant est poursuivi pénalement par la justice américaine.

Daimler contraint au rappel

Volkswagen n’est toutefois pas le seul constructeur dans la ligne de mire des magistrats allemands. Daimler, qui assure n’avoir jamais manipulé ses moteurs, est également dans le collimateur des autorités.

Le 12 juin dernier, le ministre allemand des transports, Andreas Scheuer, a ordonné au groupe allemand le rappel de 774.000 véhicules en Europe, dont 238.000 en Allemagne, après avoir constaté la présence d’un logiciel permettant de désactiver le système antipollution.