La baisse de l’engouement pour le diesel en faveur de l’électrique perturbe la routine du groupe Daimler. Le géant allemand de l’automobile a publié un rapport dans lequel il met en garde des conséquences de cette transition sur ses fournisseurs.

Quand un tournant technologique majeur s’opère au cours de l’histoire, certains industriels s’adaptent en y voyant de nouvelles opportunités et d’autres s’y conforment péniblement en grinçant des dents. Dans un rapport publié en début de semaine, Daimler qui possède notamment Mercedes-Benz, semble s’alarmer des conséquences d’une diminution des ventes de diesel sur ses relations avec ses fournisseurs.

Le constructeur affirme notamment « [qu’]en raison de l’électrification prévue de nouvelles séries de modèles et d’un changement de la demande des clients du diesel vers les moteurs à essence, le segment Mercedes-Benz est en particulier confronté au risque que Daimler exige des fournisseurs des volumes modifiés », assurant que « cela pourrait entraîner une sur ou sous-utilisation des capacités de production de certains fournisseurs. »

Les fournisseurs pourraient demander des compensations

Daimler craint que ses fournisseurs exigent des paiements compensatoires dans le cas ou ces derniers ne parviennent pas à couvrir leurs coûts fixes. « L’expansion nécessaire de la capacité des usines des fournisseurs pourrait également nécessiter une participation sur l’investissement » explique le groupe allemand.

La firme de Stuttgart s’inquiète aussi des « crises politiques » et « incertitudes » qui pourraient conduire à un étranglement de l’offre sur des matières premières « spécifiques » et faire fluctuer leurs prix. « En général, la capacité à répercuter les coûts plus élevés des matières premières et d’autres matériaux sous la forme de prix plus élevés pour les véhicules fabriqués est limitée en raison de la forte pression concurrentielle sur les marchés automobiles internationaux » indique la marque dans son rapport.

La croissance des bénéfices réduite par le véhicule électrique

Forcé de respecter des normes antipollution de plus en plus sévères, Daimler comme tous les constructeurs automobiles, doit progressivement bousculer ses habitudes de production. Le groupe a déclaré début février que la croissance de ses bénéfices serait réduite cette année en raison des dépenses engagées dans les nouvelles technologies telles que les véhicules électriques et autonomes. Daimler devra t-il rogner sur le salaire de son PDG Dieter Zetsche, qui est passé de 7,61 à 8,61 millions d’euros entre 2016 et 2017 ?

Source : Reuters