Voilà une nouvelle dont on a peu parlé dans la capitale ! L’entreprise québecoise Communauto, l’une des premières à proposer le système d’autopartage en Amérique du Nord, s’implante en France en rachetant Mobizen.

Mobizen, petite entreprise française d’autopartage, dispose de 150 véhicules et surtout de 88 stations à Paris. Cette entreprise avait au préalable fusionné avec Caisse commune, pionnière du service à Paris. On est loin des 3000 voitures de l’Autolib’. Cependant, le rachat de l’entreprise par Communauto pourrait permettre à Mobizen de croître assez rapidement. Cette entreprise veut mettre à profit ses 18 années d’expérience pour développer l’autopartage en Ile de France. Elle possède actuellement 1200 véhicules au Québec accessibles à 26 000 usagés dans 300 stations. Proportionnellement, l’entreprise annonce que le potentiel parisien serait de 4000 véhicules dont une grande partie de voitures hybrides et électriques.

Communauto compte relancer la croissance de Mobizen en suivant trois axes stratégiques qui ont fait son succès : Proposer une tarification très intéressante, introduire au fur et à mesure des véhicules électriques et hybrides, et finalement développer des offres avec l’industrie du transport durable. Les prix de Mobizen ont déjà baissé de 20% en décembre derniers et l’entreprise a proposé un rabais aux abonnés d’Autolib’.

Communauto au Québec

Pour vous faire une idée de ce que pourrait proposer Mobizen dans la région parisienne, je vous propose un petit récapitulatif de l’offre de Communauto à Montréal. En tant que cliente satisfaite depuis 2 ans, je peux vous dire que le service est très attrayant pour les citadins qui, comme moi, utilisent principalement les transports en commun, mais qui ont un besoin ponctuel de véhicule (weekend, courses…). En résumé on souscrit un abonnement annuel dont le prix diffère en fonction de son utilisation. Il est alors possible de réserver des voitures dont l’utilisation est facturée au kilomètre (entre 23 et 39 centimes en fonction du forfait) et à l’heure (entre 1,87 $ et 5,95 $ en fonction de l’heure et du forfait). En France, le tarif se situe depuis décembre en 1.5 et 4 euros l’heure et entre 20 et 40 centimes le kilomètre.

Je suis évidemment très satisfaite par cette offre. Après avoir utilisé une vieille voiture pendant 2 ans qui revenait assez cher, j’ai décidé de la vendre et de passer à l’autopartage. Entre les assurances, les réparations et les pneus à Montréal qui reviennent chers (mauvais état de la route et obligation d’avoir des pneus d’hiver), ma voiture me coûtait 4500$ à l’année. Passer à Communauto m’a fait économiser près de 2000$ et l’obligation de réserver sa voiture n’est finalement pas si handicapante que cela. Au contraire, cela permet une utilisation plus réfléchie et écologique de l’automobile.

Donc, pour une citadine comme moi, cette offre est vraiment intéressante.

Communauto à Paris, un concurrent ou une offre

L’arrivée d’un acteur canadien sur le marché de l’autopartage n’a pas été très bien vue du côté français. Les quelques médias qui en ont parlé ont présenté l’entreprise comme  « Une concurrente canadienne pour Autolib’ » (Figaro). Le président de Communauto, Benoit Robert, assure, quant à lui, vouloir travailler main dans la main avec Autolib’ pour proposer une vraie offre parisienne : «  Notre objectif est de positionner ce service pour lui permettre de jouer un rôle de catalyseur qui renforcera l’offre d’Autolib’, du transport en commun et de la location traditionnelle de voitures. » Communauto assure vouloir développer une offre complémentaire à Autolib’, basée sur les longues distances. Son offre pour les abonnés d’Autolib’ nous montre que l’entreprise se dirige vers la collaboration plutôt que la concurrence.

L’arrivée de Communauto pourrait donc faire croître très rapidement le système d’autopartage en Ile de France. On peut donc espérer y voir arriver une vraie alternative à la possession de véhicules.