Volkswagen vient de présenter aux autorités allemandes des « solutions concrètes » pour mettre aux normes les moteurs diesel truqués tout en annonçant qu'il n’indemnisera pas ses clients européens. La campagne de rappel débutera en janvier 2016.

« Les mesures correctives ont été déterminées pour la majorité des véhicules concernés » explique le constructeur dans son communiqué, détaillant des « solutions concrètes » pour remettre les véhicules aux normes.

Concrètement, le moteur 1.6 l recevra un « régulateur de flux » destiné à optimiser la combustion accompagné d’une mise à jour du logiciel pour une procédure qui devrait nécessiter moins d’une heure d’intervention. Pour les moteurs 2.0 l, une simple mise à jour du logiciel est prévue avec un temps d’intervention de l’ordre d’une demi-heure.

Quant aux moteurs diesel 1.2 l, Volkswagen annonce qu’une solution sera présentée aux autorités allemandes d’ici la fin du mois et devrait « probablement » consister en une mise à jour logicielle.

Premiers rappels en janvier 2016

Entre ses différentes marques, le constructeur allemand s’apprête à rappeler 8,5 millions de véhicules à travers l’Europe.

La campagne de rappel débutera officiellement en janvier 2016 et sera étalée « tout au long de l’année ».

Quid des performances et de la consommation ?

Pour Volkswagen, l’objectif est de respecter les normes applicables sans effets sur la puissance du moteur, la consommation de carburant et les performances.

Le constructeur avoue néanmoins que « la  réalisation de ces objectifs ne peut encore être confirmée » compte tenu du nombre important de modèles et de variantes concernés.

Pas d’indemnités financières pour les clients européens

Alors qu’il annonçait en début de mois la mise en place d’une compensation financière de 1000 dollars par véhicules pour les quelques 480.000 conducteurs américains, Volkswagen a déclaré qu’il n’y aurait aucune indemnisation pour ses clients européens.

“Il n’y aura pas de compensation financière pour les propriétaires de ces véhicules en Allemagne”  a déclaré à l’AFP Enrico Beltz, porte-parole du groupe. Et si la France n’est pas clairement citée, on imagine que les autres pays européens suivront la politique dictée par le siège.

« Les deux marchés ne sont pas comparables. Aux Etats-Unis, le diesel est une technologie minoritaire, un très petit segment du marché automobile » explique le porte-parole, indiquant que les ventes de diesel en Allemagne représentent près « près de 50% du total du marché automobile ». Pour Volkswagen, il s’agit surtout de sauver la face dans un pays où le groupe est beaucoup moins implanté qu’en Europe et donc beaucoup plus fragilisé avec ce type de scandale.

En Europe, le constructeur pourrait être toutefois être amené à revoir sa position si ses correctifs ne permettent pas de garantir les performances initiales du véhicule. L’affaire est loin d’être terminée…