Le tribunal administratif de Leipzig en Allemagne à tranché ce mardi : les autorités locales pourront interdire à leur guise la circulation des véhicules diesel les plus polluants. Une décision qui a effrayé la bourse de Francfort, ou les titres de plusieurs constructeurs automobiles ont décroché.
Douze millions de véhicules se retrouvent aujourd’hui menacés de ne plus pouvoir accéder au cœur des grandes villes d’Allemagne. Au grand dam des autorités du Bade-Wurtemberg et de la Rhénanie du Nord-Westphalie qui avaient saisi le tribunal administratif fédéral de Leipzig contre des interdictions de circulation imposées par des juridictions locales aux villes de Stuttgart et Düsseldorf.
Interpellés par l’association de protection de l’environnement Deutsche Umwelthilfe (DUH), ces tribunaux avaient exigé des municipalités l’interdiction des voitures diesel ne répondant pas aux normes les plus récentes les jours de pic de pollution. Les niveaux d’émissions de particules fines et oxydes d’azote dans les deux métropoles n’étaient en effet pas jugées conformes aux normes européennes.
Les constructeurs alertent sur le risque de décote
En légalisant l’interdiction de circulation des vieux diesel, les juges de Leipzig ne sont donc pas allés dans le sens des deux Länders, où l’industrie automobile est très ancrée. Une décision que ne devrait évidemment pas ravir les constructeurs, qui protestaient déjà contre les restrictions, mettant en avant le risque de décote sur le marché de l’occasion et de hausse du coût des contrats de location basés sur la valeur résiduelle des véhicules.
Leur valeur en bourse a d’ailleurs chuté au verdict : à Francfort, Volkswagen a décroché de 1,8% à la mi-journée et BMW de 0,9%. A Paris, Renault est finalement remonté après avoir perdu 0,4% et PSA n’a enregistré qu’une très faible progression.
Entrée en vigueur progressive et exceptions
Le jugement du tribunal administratif fédéral de Liepzig prévoit toutefois d’exclure les véhicules des artisans des interdictions de circulation. Il fixe également une mise en application progressive des restrictions. A Stuttgart par exemple, elles ne seront actives qu’à partir de septembre 2019, seulement pour les véhicules diesel inférieurs à la norme Euro 5 et commercialisées avant 2015.
La chancelière allemande Angela Merkel a réagi à la décision en affirmant qu’un petit nombre de villes avaient des niveaux de NOx dépassant les normes européennes. « Nous allons examiner cette décision de justice et nous verrons avec les municipalités et les communes comment procéder » a t-elle ajouté. Sa ministre de l’environnement Barbara Hendricks a déclaré que les les interdictions de circulation étaient « évitables » et affirmé que « [son] objectif reste d’éviter que de telles interdictions de circulation entrent en vigueur ». D’après l’Office fédéral de l’environnement, 70 villes en Allemagne dépassent régulièrement les limites européennes sur les oxydes d’azote.
Centrales à charbon et véhicules diesel ça s’accumule en terme de pollution .
l’Allemagne voulait devenir un pays écolo et bien c’est fait.
Mais qu’on ne se fasse pas d’illusion ,
bientôt en France le diesel sera interdit dans toutes les grandes villes.
Je croyais que les vieux Diesel produisaient moins d’oxydes d’azote que les Diesel à injection direction (bien que ces derniers consomment moins et donc moins d’hydrocarbures imbrûlés, de particules, de suits, CO2 etc.). J’avais lu que les NOx sont susceptibles de changer le pH du sang etc.
Les condamnations des états par la Cour Européenne de Justices tombent.
Jeudi dernier c’était la Pologne. https://m.actu-environnement.com/actualites/pollution-atmospherique-CJUE-manquement-Pologne-30714.html
Les autres états dans le collimateur ont plutôt intérêt à ne plus tergiverser.
Les constructeurs aussi s’ils ne veulent pas se laisser dépasser par les conçurents qui eux ce qui ne font pas que des promesses mais agissent les Coréens par exemple.
Un bon sujet pour le prochain salon de Genève.
Bravo à Hugo Lara qui nous gratifie ici d’un article mesuré reproduisant fidèlement ce qu’on a pu lire tout au long de la journée, notamment sur Reuters Auto, contrairement aux résumés elliptiques de la grande presse française, cf. journal de France 2 qui a fait croire aux Français que TOUS les diesel seraient désormais purement et simplement interdits.
C’est le meilleur article que j’ai pu lire sur ce sujet.
En fait les Euro6 … et a fortiori les Euro6d-temp auront le droit de rouler et c’est tant mieux car ils polluent beaucoup moins de que les véhicules essence à injection directe : 30 fois moins de particules fines, 5 fois moins de particules en masse, 50 fois moins de CO … sur les tests ADAC concernant 160 véhicules de 2017.
Le problème concerne donc les véhicules Euro5 (2011-2016) qui sont présents en quantité sur les routes Allemandes. La solution, comme indiquée le 27 Février par Barbara Hendriks, la ministre SPD de l’écologie du gouvernement Merkel, c’est l’installation en 2° monte pour 1500-3000€ d’un système SCR Adblue, pour lequel l’ADAC milite depuis 1 an. L’ADAC a ainsi présenté le 20 Février un communiqué de presse concernant 4 véhicules diesel Euro5 équipés de 4 systèmes SCR différents à lire in https://www.adac.de/infotestrat/tests/eco-test/scr_nachruest_prototypen_2018/default.aspx?ComponentId=314987&SourcePageId=31832 . Sans être exceptionnels; les meilleurs systèmes transforment un diesel Euro5 en diesel Euro6 lambda du point de vue de la production de NOx. Les essais sont par contre beaucoup plus impressionnants sur un bus urbain Euro V en circulation réelle sur la ligne 41 de la ville d’Osnabrück.
Mais toujours pas d’amende pour VW.
Un signal fort, mais mesuré. Une future augmentation des artisans (Taxi par exemple) contournera l’interdiction.
Le marché a mal réagi mais on n’attend pas une autre réaction de celui-ci.
Les constructeurs vont-ils enfin sortir des concepts et réaliser du concret ?
Bémol, le mix énergétique de l’Allemagne va -t-il s’améliorer ?
@Hugo pas de S à Länder, c’est déjà un pluriel.
En chemin vers l’interdiction totale & c’est tant mieux !