Pannes, problèmes d’accessibilité, paiement complexe et faible interopérabilité : les réseaux de recharge pour véhicules électriques peuvent être un vrai calvaire pour l’utilisateur. Dans l’optique d’améliorer la situation, l’Association française pour l’itinérance de la recharge électrique des véhicules (AFIREV) a rédigé une charte de qualité destinée aux acteurs du secteur.

Entre les différentes bornes et opérateurs de recharge, c’est un peu la jungle : chacun sa loi et chacun ses pratiques, souvent au détriment de l’utilisateur. Il faut jongler entre les facturations à la minute, à l’énergie consommée, jongler entre l’éventail de cartes d’accès, de modes de paiement par téléphone ou application smartphone. La peur au ventre, on se dirige vers une borne sans savoir si elle est réellement en service, si un autre automobiliste ne s’y est pas déjà branché… On ne pouvait pas faire mieux pour effaroucher les novices de la mobilité électrique.

Pour remettre de l’ordre et faciliter l’accès à la recharge publique, l’AFIREV a publié une « charte de qualité » à portée européenne. Elle s’adresse aux opérateurs et aménageurs d’infrastructure de recharge, aux opérateurs de mobilité et aux « Plateformes d’intermédiation pour l’itinérance ». Des acteurs invités par l’association à consulter, compléter et approuver la charte.

Des tarifs qui doivent refléter les coûts réels.

Décliné en trois documents, le premier et probablement le plus décisif est destiné aux opérateurs d’infrastructure de recharge. L’AFIREV leur suggère avant tout de proposer des « structures de prix » claires et « faciles à appliquer ». Une avancée qui permettrait par exemple de ne pas avoir de facture surprise, comme nous avions pu en faire l’expérience lors de notre essai en Zoé 40 entre Paris et Marseille via le réseau Corridoor. Ces tarifs et frais devront refléter les coûts d’investissement, de disponibilité de puissance, de l’énergie consommée, du stationnement, des taxes et de l’exploitation selon l’association. L’AFIREV propose aussi d’indiquer systématiquement la proportion d’énergie renouvelable délivrée par l’équipement le cas échéant.

Transmettre un maximum d’informations aux opérateurs de mobilité

Concernant la facturation, l’association demande aux opérateurs de faire « ses meilleurs efforts » pour faire payer une session dès qu’une voiture est connectée et détectée depuis au moins deux minutes ou « alimentée avec plus de 0,5 kWh pour une voiture et 0,2 kWh pour les 2 ou 3 roues » et sans défaut de connexion ou d’identification. L’AFIREV préconise à l’exploitant de faire remonter toutes les informations de tarif et frais, pénalités, prix de stationnement, consommation et données de la recharge à l’opérateur de mobilité (Chargemap, Easytrip, NewMotion, etc…).

Atteindre 99% de disponibilité sur 80% du réseau de recharge

Lorsqu’une borne est défaillante, l’AFIREV demande aux gestionnaires de rétablir le service au plus vite. En signant la charte, ils s’engagent ainsi à corriger « dans les quinze minutes » les anomalies liées au verrouillage à l’ouverture ou l’authentification. Quand aux problèmes de matériel, ils doivent être réglés en « cinq jours ouvrés ». Un vrai défi, certaines bornes restant aujourd’hui inopérantes pendant plusieurs mois.

En cas de mise hors-service, l’opérateur de la borne doit également mettre à jour les données de façon à informer les utilisateurs dans un délai maximal de quinze minutes. Enfin, il doit s’engager à faire « ses meilleurs efforts » afin d’atteindre une disponibilité de 99% sur 80% des bornes de son réseau.

Résoudre les anomalies au plus vite

Dans le second volet de la charte réservé aux opérateurs de mobilité, l’AFIREV recommande d’offrir un service « idéalement » capable de répondre aux demandes des utilisateurs 24h/24 et 7j/7. Ils doivent pouvoir transmettre en moins de quinze minutes les informations nécessaires au déverrouillage et à l’authentification d’un client sur une borne. Les « anomalies graves » de fonctionnement doivent être résolues dans un délai de six heures. Entre autres, l’opérateur de mobilité doit aussi afficher tout changement transmis par le gestionnaire du réseau de recharge en moins d’une minute. L’association impose également un taux de disponibilité du service de 99%. Des caractéristiques identiques au troisième document de la charte, destiné aux plateformes d’itinérance.

Reste à convaincre l’ensemble des acteurs de s’engager et espérer une amélioration des conditions de recharge sur les réseaux publics.

Utilisateur de véhicule électrique, pensez-vous que cette charte peut résoudre les problèmes que vous rencontrez ?