Présenté comme le premier centre de découverte des voitures électriques au monde, le showroom de Toronto mise sur la pédagogie pour accélérer l’adoption du véhicule électrique.

Regrouper en un seul et même lieu des modèles issus de différentes marques proposés à l’essai par un personnel « non commercial ». Tel est l’objectif de l’Electric Vehicle Discovery Centre, un centre dédié à la mobilité électrique qui a été inauguré par l’association Plug N’Drive en avril 2017 à Toronto, dans la province canadienne de l’Ontario.

Smart ED, Chevrolet Bolt, Chevrolet Volt, Nissan Leaf, BMW i3, Tesla Model S etc… si le centre ne regroupe pas l’intégralité de l’offre disponible sur le marché canadien, il offre déjà aux visiteurs un panel intéressant et une première sensibilisation au monde de l’électro-mobilité.

Outre les modèles proposés à l’essai, le centre comporte de nombreux panneaux et écrans interactifs. Présentation des prises de recharge, différence entre électrique et hybride rechargeable etc… une sorte de B-A-B-A pour les non-initiés qui permet de patienter le temps d’être pris en charge pour un essai.

Et qui de mieux placé qu’un utilisateur pour parler de voiture électrique ? Loin des discours parfois stériles et peu avertis de certains concessionnaires, le centre de Toronto offre une toute approche.  Retraitée, la personne qui nous a fait prendre en main l’une des voitures du parc – une Chevrolet Volt – possède une Leaf depuis 4 ans et connait sur le bout des doigts l’écosystème VE. De quoi répondre facilement à toutes les questions des non-initiés tout en rassurant en évoquant son propre vécu.

Propriétaire d’une Leaf, ce bénévole explique le B-A-B-A de l’électrique à ce jeune couple

6700 visites en 2017

Au cours de l’année 2017, le centre annonce avoir accueilli plus de 6700 visiteurs et réalisés plus de 2000 essais. En moyenne, quarante à cinquante personnes y sont accueillies chaque jour par un mix de bénévoles et de salariés qui assurent la permanence du mardi au dimanche.

La Chevrolet Bolt en balade

« Certaines personnes nous sont directement envoyées par les concessionnaires qui ne disposent pas toujours de modèles de démonstration » commente un responsable rencontré sur place.

Et si le centre ne concrétisera pas l’acte d’achat – qui devra être réalisé en concession – le visiteur ne partira pas les mains vides. Electrique et hybride rechargeable, un petit livret gratuit regroupe l’ensemble des véhicules disponibles en Ontario avec leurs performances, leurs prix de vente et les aides proposées. De quoi continuer à mûrir tranquillement sa réflexion à la maison.

A quand en France ?

Alors que l’offre électromobile va considérablement monter en puissance au cours des prochaines années, l’initiative canadienne rappelle le rôle primordial des structures associatives dans cette transition. Encore faut-il leur donner les moyens de concrétiser de telles actions. A Toronto, plusieurs structures financent le fonctionnement du centre. Les constructeurs jouent également le jeu en mettant à disposition des véhicules. Alors pourquoi ne pas dupliquer une telle initiative en France quitte à l’élargir en y intégrant différentes énergies alternatives ? Paris avait il n’y a encore pas si longtemps un espace mobilité. Plus axé sur les deux-roues, celui-ci a fermé ses portes il y a plus d’un an, apparemment pour des motifs financiers. Une réalité qui va à l’encontre des ambitions affichées par certains politiques.

En attendant, certains constructeurs partent également à la rencontre du grand-public en investissant les centres commerciaux. Une façon de « casser » les codes des traditionnelles concessions et toucher un public qui n’irait naturellement vers la voiture électrique. Tesla le fait déjà depuis un bon moment et dispose de plusieurs succursales installées dans des centres commerciaux français, dont deux en périphérie de Paris. Plus récemment, c’est Renault qui a inauguré en Suède un showroom dédié à sa gamme électrique.

Showroom Tesla au centre commercial Parly 2

Et vous ? Que pensez-vous de ce type d’initiative ? Serait-il intéressant de faire la même chose en France ? Avez-vous d’autres idées pour accélérer l’adoption du véhicule électrique ?